gfa wrote:Suite à une conversation avec Eveline, j'ai eu l'idée de ce fil...
J'aime la cuisine et le premier repas du matin.Je me suis posé les questions suivantes:
- de quoi se compose le petit déjeuner d'un français, d'un italien, d'un chinois,..? [...]
C'est là une question très complexe, et j'y réponds avec joie (pas mal plus en détail que sur le tchat)!
D'abord, un peu de terminologie québécoise :
Le matin, on déjeune
Le midi, on dîne
Le soir, on soupe
Pour le (petit-)déjeuner, on peut observer
trois traditions qui se chevauchent. Le menu de la plus ancienne tradition est encore présent dans toutes les maisons, mais à une fréquence moindre depuis les années 50-60. Donc, le
menu traditionnel et ancestral du matin :
- Parfois du gruau avec de la cassonade ou du sirop d'érable dedans
Ou
- Des crêpes ou du pain doré au sirop d'érable
Ou
- Des oeufs
- Du bacon
- Des saucisses de porc ou de veau
- Des binnes (fèves aux lard)
- Des patates rôties
- Des toasts aux cretons (rillettes de porc) ou à la graisse de rôti ou à la tête fromagée - j'espère que ce nom ne sonnera pas trop bizarre... vous connaissez?
La graisse de rôti est devenue introuvable, complètement disparue de la carte. La tête fromagée se trouve encore facilement partout, mais n'est pas présente dans les restaurants. Dommage, elle semble en voie de disparition dans nos habitudes alimentaires, et c'est pourtant un vrai délice!
Ce menu était autrefois le premier repas pour tout le monde au Québec. Aujourd'hui, c'est différent : le gruau est peut-être consommé encore le matin ou n'importe quand, à l'occasion seulement. Quant aux crêpes et au menu avec les oeufs et le bacon, c'est fréquent durant la fin de semaine. Ces deux derniers menus sont revenus en force depuis cinq ou dix ans grâce à une mode de restaurants spécialisés dans le (petit-)déjeuner où les gens aiment s'asseoir par groupes de deux ou dix devant des assiettes gigantesques. Les oeufs bénédictine connaissent la plus grande popularité dans ces restos.
Il y a ensuite deux types de modernité au Québec dans l'alimentation. Nous appellerons ces époques l'ancienne modernité et la nouvelle modernité. Le
menu de l'ancienne modernité est constant et relève de la tradition pour bien des personnes fidèles à leurs vieilles habitudes, mais ces personnes tendent à disparaître (et le menu avec) :
- Des toasts de pain tranché insipide. Sur les toasts, on met des confitures, du beurre de pinottes (beurre d'arachides), de l'affreux Cheeze Whiz, du chocolat aux noisettes, ou encore des cretons
Et/ou
- Des céréales, soit des Corn Flakes, des Cheerios, etc.
Et
- Du café ou du jus d'orange ou du lait ou du lait au chocolat (chaud ou froid)
La fin de semaine :
- Des crêpes ou du pain doré au sirop d'érable
Mais avec l'arrivée au Québec des pains de qualité, des croissants, etc., et d'une certaine culture qui existe ici depuis une dizaine d'années, que je ne parviens pas à nommer, mais qui est une quête de raffinement, de nouvelles traditions sont maintenant répandues. Ceux qui ne veulent plus des habitudes unidimensionnelles de l'ancienne modernité ont créé le
menu de la nouvelle modernité :
- Des céréales de type muesli avec ou sans yogourt
Ou
- Des croissants nature (avec de la confiture) ou au chocolat
Ou
- Des bagels avec du fromage à la crème (comme du Philadelphia - ouais, c'est vrai que ce n'est pas si raffiné), et/ou avec de la confiture ou du miel, ou seulement avec du fromage
Ou
- Du pain (bagel ou autre) et du fromage
Et
- Des fruits pour être en santé
La fin de semaine, parfois :
- Des crêpes ou du pain doré au sirop d'érable
Maintenant, j'attends de voir si Subespion ou d'autres ont quelque chose à ajouter sur mes catégories de menus

, il s'agit ici à tout le moins des observations ethnologiques que j'ai pu faire.
Quant à ce que je mange, pour ma part, le matin... désolée, ce sera compliqué, vu que je suis membre des instables et autres fous.

Je déteste avoir des habitudes. Quand je vois que j'ai une habitude, je change.
Le plus souvent, c'est uniquement du pain et du fromage de toutes sortes. Mais parfois, le fromage est remplacé par du miel. J'ajoute peut-être un fruit quand je suis vraiment motivée. Et j'ai également des phases de consommation intense de yogourt au sirop d'érable. Je suis aussi une adepte du banquet allemand, qui reprend régulièrement sa place sur la table.
Pour les pains, ça varie, mais je reviens souvent aux bagels, les vrais bagels cuits selon la vraie méthode des vrais Juifs.
Si je n'ai pas envie de tout ça, je mange un reste de spaghetti, de risotto, de la soupe, etc. Excellent pour démarrer la journée.
Tout aussi excellent le matin : une tisane appelée « Nuit de rêves ».

Sinon, je bois une autre sorte de tisane ou bien du jus d'orange naturel-non-fait-de-concentré. Parfois du lait de soya à la vanille (ce matin, j'ai ajouté du sirop d'érable dedans, c'est un délice). Parfois encore, j'ai droit* à un lait au chocolat ou à l'Ovomaltine comme les Suisses.
*Pour des raisons de métabolisme encore inexpliquées, je dois y aller doucement avec le chocolat, sinon je me sens bizarre, donc j'ai ralenti ma consommation de lait au chocolat chaud, à mon grand regret. Pour les mêmes raisons, mais en bien pire, je ne supporte pas l'effet du café même après seulement trois gorgées. Alors, je n'en bois pas du tout, au grand désespoir du monde entier qui voudrait tant que je boive du café.
Parenthèse : c'est fascinant quand même, lorsque je mange n'importe quel dessert au chocolat, je sens après quelques instants une espèce de poussée de quelque chose en moi, c'est indescriptible, et je sais que ça va devenir inconfortable si je prends une seule bouchée de plus, alors j'arrête. Puis, après quelques minutes, je peux recommencer. C'est un peu comme avec l'alcool, où il faut surveiller sa vitesse de consommation!
