Olivier wrote:Dada wrote:on dit un séisme, mais un profil sismique/ une onde sismique.
ça vient bien de σεισμός [seismos] "secousse" (σείω [seiô] "secouer") mais le passage de ei à i n'est pas surprenant, il correspond à la prononciation utilisée dès les premiers siècles de notre ère (d'après les erreurs et variantes dans les textes), comme aujourd'hui aussi en grec moderne
-- Olivier
C'est cela.
Plus exactement la transformation ei -> i est due à la transcription par les latins (tout comme la transformation ou -> u : Thoukudidês -> Thucydide), ce qui correspondait : a. à la prononciation du grec à leur époque b. aux réalités phonétiques de l'alphabet latin.
Il y a donc d'une manière générale hésitation face aux mots grecs comportants "ei". Grosso modo je dirais que :
A. Les Français, qui sont des gens cultivés

, utilisent presque systématiquement la transcription "via le latin", donc ei = i.
B. Les Anglais mais surtout les Américains, qui sont des imbéciles (

moi, partial et chauvin ? Allons donc...) et qui ne connaissent pas le latin, transcrivent "ei".
->

En fait, c'est Etiemble dans
Parlez-vous franglais qui parmi les méfaits supposés de la langue anglaise mettaient en avant la tendance à écrire "ei" au lieu de "i".
A la vérité, la date de création du mot joue aussi. Tant que les intellos étaient tous passsés par guinze ans de latin de la sixième à la fac, la transcription "i" était une évidence. Anglais et français écrivent "chiroptère - Chiroptera" sans problème, car le mot vient du XIXe siècle.
Elle ne l'est plus, tout comme ai = é et ou = u. Récemment les amateurs de

ont décidé cuistrement de s'appeller "aïroulophiles" ; au XIXe siècle ils se seraient, plus correctement, désigné sous le nom "d'érulophiles".
Je ne serais pas étonné que "sismique" fût antérieur à "séisme". Car le premier correspond à un adjectif "nécessaire" (il n'y a pas d'autre mot pour dire "relatif à un tremblement de terre"). En revanche, le second est un "mot de scientifique", pour désigner sous un terme précis une réalité qui a un nom vernaculaire, mais insatisfaisant ("tremblement de terre" - qui n'est que l'effet) - comme "phonème" pour "son".
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)