Le cinquième siècle après JC, ce sont les invasions barbares, tout simplement. Sous la poussée des Huns, à l'ouest, venus d'Asie centrale, Des tribus germaniques migrent depuis le
limes (la frontière "mouvante", la zone-frontière) de l'empire Romain (dont le Rhin et le Danube sont les limites approximatives) et pénètre l'intégralité des possessions romaines.
De mémoire : les Francs envahissent essentiellement la Gaule, les Goths l'Hispanie (le nom de Catalogne viendrait de Gothalania), les Hérules puis les Lombards l'Italie et les Vandales vont, via l'Espagne, jusqu'en Afrique du Nord.
En 476, Odoacre chef des Hérules envahit Rome et dépose Romulus Augustule. Celui-ci ne régnait plus sur grand-chose et Rome avait déjà été envahie plusieurs fois, mais cette fois-ci, Odoacre renvoya les insignes impériaux à Byzances, au lieu de s'en revêtir. Raison pour laquelle on considère généralement Romulus Augustule comme le dernier empereur romain, et 476 comme la fin de l'empire d'occident.
L'empire romain, en effet, est définitivement coupé en deux en 395. A l'est s'établit ce qui va devenir l'empire byzantin. Il sera également envahi par les barbares (ostrogoths), mais résistera pour différentes raisons. Il faiblit dans un premier temps, puis relève la tête au VIe/VIIe siècle en retrouvant pour un temps la possession de la méditerrannée orientale (entre-temps abandonnée à des potentats locaux). Et ce jusqu'en 1453.
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Voilà le schéma "scolaire".
Dans le détail, évidemment, les choses sont toujours plus compliquées. L'empire romain est en crise au moins deepuis la fin du troisième siècle. Pour trente-six mille raisons :
- L'instabilité du pouvoir : l'empire n'a jamais été officiellement héréditaire, aucun petit-fils n'a jamais succédé à un père qui aurait succédé à son grand-père (autrement dit les successions filiales n'ont jamais dépassé une génération). Au 4e siècle c'est même l'anarchie la plus totale.
- L'immensité géographique de l'empire, comparée à l'archaïsme des structures commerciales.
- De même, l'immensité des frontières à défendre, alors que l'armée romaine n'est pas faite, à la base, pour défendre des frontières linéaires aussi grandes. D'où plusieurs systèmes : frontières naturelles (Rhin, Danube, montagnes), murs (d'Hadrien en Ecosse), troupes permanentes, tellement permanentes qu'on est obligé de les installer sur place avec femme et enfants, voire de les recruter sur place.
- Les troubles religieux intérieurs, à commencer par le christianisme (mais pas seulement).
- La pression de plus en plus forte aux frontières : dès le premier siècle
avant JC, les peuplades germaniques commencent à migrer : bientôt s'ajoutent le contre-coup de la pression provoqué par des migrations à l'est du monde germanique.
Dans le détail aussi, la séparation des deux empires est une chose longue et compliquée ; il est difficile de dire à quel moment elle intervient vraiment.

Pour le reste, je préfère laisser parler de vrais historiens.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)