Rapport sur l'education

[Vikr]

Je suis assez étonné de voir cet article dans l'huma

je pense qu'ill doit être interressant, vu que nous avons ici, je pense pas mal "d'étudiants", de futurs enseignants .....

Il exhorte les pays de l’UE à révolutionner leur fonctionnement à l’instar de ce qu’a pu faire la Finlande. Un modèle de réussite, selon Schleicher, qui retient trois grandes lignes : individualisation des enseignements, autonomie des établissements et possibilité d’établir des résultats « comptables » des enseignements.

http://www.humanite.presse.fr/journal/2 ... -17-826449

[ElieDeLeuze]

Cela n'a rien d'étonnant, ce sont les mouvements de gauche qui ont révolutionné l'éducation dans les pays nordiques. La Finlande est citée suite à l'étude PISA, mais le même modèle a été mis en place dans les autres pays nordiques, avec plus ou moins de réglementation centralisée selon les époques et les traditions locales.

L'individualisation de l'enseignement, ça ne veut pas dire grand chose en soi. Ce qui se fait dans les pays nordiques est en fait l'application des méthodes Montessori et Steiner à un tissu socio-scolaire homogène et reflètant le tissu social hors de l'école. Les applications sont très diverses selon les pays et le contexte socio-culturel voire socio-économique et le budget à la disposition des écoles. Il est ainsi purement illusoire de parler d'un modèle finlandais, il faut se renseigner sur les mouvements idéologiques dans la pédagogie européenne du XXème siècle et voir en quoi on peut les appliquer à l'endroit où l'on est. En clair, la France n'est pas la Finlande et les Français ne sont pas Finlandais ; par contre, Montessori reste Montessori, en Italie (les Nordiques ont tendence à oublier que cette révolution fut avant tout latine...) comme en Laponie.

Quant aux résultats "comptables", c'est du mauvais franglais pour dire que toute le monde veut controler les profs et leur dire comment faire leur boulot. Rien de neuf là-dedans...

Personnellement, vu le niveau de suédois qu'ont les Finnois après dix ans de cours, j'éviterais de prendre leur système comme modèle pour les langues étrangères...

[Sisyphe]

Ah, non, non, non, non, marre, ras-le-bol de la Finlande !

Je sais, la Finlande est un pays magnifique et génial où tous les petits finlandais savent lire à six mois et sortent ingénieurs à douze ans, ou les profs sont des surhommes pas comme ces salopards de feignasses de profs grevistes français, ou l'illétrisme n'existe pas, où les élèves ne sont pas brimés, frustrés, névrosés, castrés et battus par ces salopards de feignasses d'instit grévistes qui osent mettre des notes, bref, chez eux c'est BIEN chez nous c'est CACA.

PS : la Finlande a cinq petits millions d'habitants, n'avait pas de chômage jusqu'au milieu des années 90, consacre un cinquième de son PNB à son système de protection sociale, un solde migratoire de même pas un pour mille et un PIB/hab de 31000 $ (la France : 28500). J'aimerais bien les voir après trente ans de crise économique et sociale.

Bon, je vous quitte, je vais lire le Kalevala...

[didine]

Personnellement, vu le niveau de suédois qu'ont les Finnois après dix ans de cours, j'éviterais de prendre leur système comme modèle pour les langues étrangères...

Ca n'a rien à voir avec le système d'enseignement, mais plutôt avec le fait que le suédois n'est pas que du suédois, c'est du pakkoruotsi = suédois obligatoire... Si tu veux regarder comment fonctionne leur système d'enseignement des langues, le suédois est justement la langue à ne pas prendre en compte car plein d'éléments subjectifs interviennent. Apprendre le suédois, c'est pas comme apprendre l'anglais, l'allemand ou le russe dans ce pays.

[didine]

J'aimerais bien les voir après trente ans de crise économique et sociale.

Il ne faut pas oublier la récession de très grande ampleur de 1991 à 1995. Elle a vraiment ébranlé le pays et changé beaucoup de choses.

[ElieDeLeuze]

didine,
c'était justement mon argument : on a beau être les meilleurs pédagogues du monde selon le stadard à la mode du moment, on ne peut pas faire apprendre n'importe quoi à n'importe qui. Il n'y a pas de recette miracle dans l'enseignement, et les Finlandais se cassent les dents sur le suédois obligatoire comme les futurs réformateurs français se casseront les dents sur autre chose. Et pourtant, ils auront appliqué un modèle qu'ils jugent sans faute.... ce qui est une grave erreur.

Les Finlandais ont les meilleurs profs dans la meilleure école, et le niveau le plus nul en suédois de la terre... si ça n'interpelle pas les pégagogues d'université, c'est qu'ils ne méritent même pas le peu d'estime que je leur porte.

Et puis je ferme ma gueule sur une certaine xénophobie en Finlande, je risque de m'énerver.

[beelemache]

J'aimerais bien les voir après trente ans de crise économique et sociale.

Il ne faut pas oublier la récession de très grande ampleur de 1991 à 1995. Elle a vraiment ébranlé le pays et changé beaucoup de choses.

Oui, c'est ça la différence entre la France et la Finlande.
En Finlande quand il y a une crise, il y a des changements. En France non, puisque les français semblent avoir peur des changements.

[Xavier[vp]]

Mais lol, ça c'est du débat enflammé.

Juste pour dire quand même que, quand on oblige quelqu'un à apprendre une langue, ça conduit nécéssairement à l'échec, ça va des Finnois qui apprennent le suédois aux Wallons qui apprennent le néerlandais.
Ensuite, c'est clair qu'entre un pays de 5 000 000 habitants et un de 60 000 000, ajouté à cela le contexte socio-économico-linguistico-etc-politique, c'est normal qu'on puisse pas faire les mêmes choses !

[Sisyphe]

J'aimerais bien les voir après trente ans de crise économique et sociale.

Il ne faut pas oublier la récession de très grande ampleur de 1991 à 1995. Elle a vraiment ébranlé le pays et changé beaucoup de choses.

Si je puis me permettre, il y a une différence entre une crise close de quatre ans qui fait passer le taux de chômage de l'inexistance à huit pour cents BIT, et une crise ouverte de trente ans dans laquelle une génération entière - la nôtre - est née, avec plus de dix pour cents "officiels", et une précarité qui se rapproche dangereusement des taux anglo-saxons.

J'ajoute que la Finlande est une terre luthérienne, donc alphabétisée de longue date (c'est une donnée désespérément mécanique pour toute personne qui connaît un peu l'histoire de l'éducation en Europe) avec une tradition d'apprentissage familiale, et qui plus est une culture communautaire comme dans tous les pays de grands froids.

Si la selection portugaise (de foot) rencontre le quinze de France (de rugby), séki qui gagne ?

Question totalement absurde.

Eh bien il en va de même pour la comparaison entre les systèmes scolaires. N'en déplaise aux zinzins libéraux, un système scolaire ne produit pas des biens ni des services, il accompagne des êtres humains, qui ont tendance à être un tout petit peu plus variables et complexes que des petits pois ou des comptes bancaires. Nos systèmes scolaires européens gèrent, avec plus ou moins de succès des problématiques nationales, voire locales, et toujours individuelles ; et ce n'est pas noir ou blanc non plus : d'abord j'aimerais qu'on m'explique ce que c'est que le "succès" d'un système, surtout secondaire, ensuite l'éducation en France c'est dix millions d'invidus, sur vingt ans de formation initiale et je parle pas des formations d'adulte, dans des miliers des "formations" diverses si tant est que la maternelle petite section soit une formation. Avant de dire que tout marche ou que tout ne marche pas, un peu de précision serait le bienvenu.

Pour ce qui est des autres troubles obsessionels compulsifs des ultralibéraux sur la question, je préfère me retenir, je deviendrais vulgaire (mais pas plus qu'eux, à vrai dire ; je songe à une phrase de Napoléon à propos de Talleyrand, mais on porte plutôt des costards cravates que des bas de soie de nos jours).

[didine]

J'aimerais bien les voir après trente ans de crise économique et sociale.

Il ne faut pas oublier la récession de très grande ampleur de 1991 à 1995. Elle a vraiment ébranlé le pays et changé beaucoup de choses.

Si je puis me permettre, il y a une différence entre une crise close de quatre ans qui fait passer le taux de chômage de l'inexistance à huit pour cents BIT, et une crise ouverte de trente ans dans laquelle une génération entière - la nôtre - est née, avec plus de dix pour cents "officiels", et une précarité qui se rapproche dangereusement des taux anglo-saxons.

Je ne conteste pas ton argument, mais je tiens à corriger les chiffres. Le taux de chômage en Finlande est passé de 3,2% en 1990 à 15,4% en 1995, avec une pointe à 16-17% en 1993.