
D'un strict point de vue linguistique, l'origine de cette hésitation tient à ce que le mot est neutre en latin : mare.
Le neutre disparaît comme catégorie du substantif en bas-latin (il est déclinant dans la langue populaire dès le latin impérial) - il survit cependant dans des emplois grammaticaux jusqu'en ancien français, qui dira par exemple "ce est bel" (et non *ce est beaus = Cas sujet masculin) si "ce" renvoie à une proposition.
BREF : les noms neutres du latin ont été versés, suivant les langues, dans l'un ou l'autre genre : soit dans le masculin à cause du singulier (templum/dominus qui finissent par se prononcer tous les deux [-u]), soit dans les féminins à cause des pluriels (templa, comme rosa)...
... Ainsi folium -> italien "folio" mais français "la feuille" (à côté cependant de "le chèvrefeuil").
S'ajoutent évidemment des considérations psychanalytiques jamais bien claires, qui sont le cauchemard des traducteurs : "la mort" est masculine en allemand et en grec, "le soleil" contre "die Sonne", la lune contre "der Mond"... Combien d'enfants francophones croient que Jerry est une fille ?
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)