Il me semble bien que dans le nord on dit "fléte", c'est pas un poisson que l'on voit sur les étals, donc on le dit peu. J'ai trouvé un dico qui précise une origine flamande pour "flet", donc le "t" final devrait être prononcé.
(ce ne serait la première fois que les ch'tis prononce une muette, ici si je parle de "persi" personne ne comprend, le "persile" tout le monde c'est ce que c'est, idem pour terril)
Pour revenir au poisson, ici, sur la côte on connait mieux le flétan, notamment sous sa forme fumé .
patmos wrote:(ce ne serait la première fois que les ch'tis prononce une muette, ici si je parle de "persi" personne ne comprend, le "persile" tout le monde c'est ce que c'est, idem pour terril)
Ah bon, on est pas obligé de prononcer le L dans terril ??? (Jamais entendu autrement... là c'est sûr que je comprendrais pas !)
Sonka - Сонька
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it
patmos wrote:(ce ne serait la première fois que les ch'tis prononce une muette, ici si je parle de "persi" personne ne comprend, le "persile" tout le monde c'est ce que c'est, idem pour terril)
Ah bon, on est pas obligé de prononcer le L dans terril ??? (Jamais entendu autrement... là c'est sûr que je comprendrais pas !)
Quant à moi, je découvre que le l peut se prononcer! J'ai toujours dit "terri".
Svernoux, dans les histoires de prononciation, la région parisienne est toujours un peu à part... Les Francoprovençaux que nous sommes doivent parfois savoir faire la sourde oreille à certaines remarques.
Le problème des consonnes finales postvocaliques est insoluble, car deux phénomènes ont joué en sens contraire au XIXe siècle.
- Dans la "France francophone" de la fin du 18e (c'est-à-dire un gros bassin parisien, là où le français même variant n'était en concurrence avec aucun patois véritable) les consonnes finales ne se prononcent plus du tout (Rappelez-vous les rimes de Racine : "un espoir si charmant me serait-il permis / je passais jusqu'au lieu où l'on garde mon fils" - de même "ours" se prononçait [ur]). Il a donc été posé comme norme grammaticale française que celles-ci en se prononçaient pas ; et c'était la doctrine des instituteurs, qui ne correspondaient pas toujours à la réalité dans les terres patoisantes pour les mots équivalents, a fortiori pour les realia locales (ou locaux...).
- De l'autre, l'introduction de l'écriture a fait que les gens ont prononcé ce qu'ils voyaient, surtout quand le mot leut était inconnu : c'est ainsi que des générations de français de souche populaire ont dit "estomaque", au grand dam des instituteurs. Avec parfois le sentiment que prononcer la consonne était plus correcte (puisque venant de l'écrit) que de ne le pas prononcer !
Résultat : même moi je suis incohérent. Je dis [persi] mais [terril], j'hésite toujours entre [sourci] et [sourcil], et le grand dam des instituteurs, je le prononce [dam] tout en sachant que l'Académie et Littré disent [dã] (que j'ai déjà entendu quand même). Je m'agace de ceux qui parles des bonnes ou mauvaies [moerS] mais je choque un camarade poitevin en disant que j'ai obtenu dix-sept sur [voe~T], alors que je dis tout aussi bien [voe~] lorsque je suis "en société", lequel parle certainement des belles ramures d'un [serF], lequel est, pour être [egza] (mais je dis aussi [egzakt]) n'est qu'un [ser] à mes yeux.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
Sisyphe wrote:Résultat : même moi je suis incohérent. Je dis [persi] mais [terril], j'hésite toujours entre [sourci] et [sourcil], et le grand dam des instituteurs, je le prononce [dam] tout en sachant que l'Académie et Littré disent [dã] (que j'ai déjà entendu quand même). Je m'agace de ceux qui parles des bonnes ou mauvaies [moerS] mais je choque un camarade poitevin en disant que j'ai obtenu dix-sept sur [voe~T], alors que je dis tout aussi bien [voe~] lorsque je suis "en société", lequel parle certainement des belles ramures d'un [serF], lequel est, pour être [egza] (mais je dis aussi [egzakt]) n'est qu'un [ser] à mes yeux.
Je dis [persi] mais [terril], je prononce le plus souvent [sourcil] au singulier, et [sourci] au pluriel. Je prononce [dam] (si on veut me le faire prononcer [dã] il vaudrait mieux me l'orthographier dan), [moer], [voe~], [ser], [egzakt].
Mon pere, de souche lilloise, prononce [terri] il me semble bien.
Et j'ai toujours prononcé [flε] bien que mentalement, j'ai tendance a associer le mot avec flétan.
A+,
La liste de Sysiphe est un test amusant.... je me rends compte que je prononcerais toutes les consonnes finales sauf pour vingt et flet. Le fait de faire du FLE depuis un moment fait que je prononcerais sans doute cerf et persil sans consonne finale, mais en privé, elles reviennent au galop.
En parlant de [moeurS], en wallonie (région francophone de la Belgique, certaines personnes ont tendance à transformer tous les [e:] en [eu]; ainsi, onentendra plus facilement parler d'un tartine [bEUrée] que d'une trartine [be:rée]...