J'ai repris le latin parce que j'étais plutôt bon, que c'est bien coefficienté au bac (ça je l'ignorais jusqu'à cette année), et que si je bosse bien ça peut me monter ma moyenne.
Vous ne m'avez pas répondu : c'est bien à l'oral que vous le prenez ?
En effet, c'est particulièrement bien coefficienté, et à l'oral seuls comptent les points au-dessus de la moyenne.
Là je révise les bases (pfiouuu je me rappelais pas que c'était aussi long à apprendre, ni qu'il y en avait autant ) Les déclinaisons, les conjugaisons.

Vous, vous n'avez jamais vu le grec... Et je vous parle même pas du sanscrit !
*Y a-t-il besoin de connaitre les composés de "sum"?
À l'écrit, il faut au moins savoir les reconnaître pour ne pas chercher des heures le verbe *profuo dans le dictionnaire.
À l'oral, il faut connaître ceux que l'on rencontre dans les textes que l'on présente, et savoir les analyser ("prodesset, c'est l'imparfait du subjonctif de prosum").
Dans les deux cas, vous aurez le dictionnaire si jamais le sens vous échappe à l'instant. Le plus important à apprendre, c'est "posse", car il est sacrément irrégulier et sacrément courant.
Mais ça, c'est la "réponse minimale pour le lycéen moyennement fainéant qui veut avoir 14/15 à l'oral de latin"...
... Pour être honnête, même moi je ne suis pas sûr que je les susse au bac (;) par contre, l'imparfait du subjonctif français, ça je l'aimais déjà).
Ca ne fait jamais mal de les connaître : les formes, le sens général
et la construction. C'est le genre de question qu'un sadique dans mon genre est fichu de poser même à l'oral de latin, car c'est précisément le type de connaissance qui va faire la différence entre le candidat qui ne sait pas un mot de latin mais qui a appris ses textes par coeur (une bonne moitié des candidats, et je suis gentil) et le vrai latiniste. Donc précisément le genre de truc qui va me faire passer d'un 15/20 à un 19/20.
Mais n'en faites pas trop maintenant : faites-vous un tableau avec les trois colonnes que je vous mentionne pendant que vous avez le temps. Et regardez-le férocement de temps à autre pendant l'année. La veille de l'épreuve, il vous faudra à peine dix minutes pour l'apprendre réellement par coeur.
*Quel cas correspond au complément d'agent et au COS
Le complément d'agent est exprimé à l'ablatif :
- ablatif seul s'il s'agit d'un être inanimé : "Miles sagittâ vulneratur" "le soldat est blessé par une flèche".
- préposition "a(b)" + ablatif s'il s'agit d'un être animé : "amor a patre" "je suis aimé par mon père".
Le COS est au datif : Patri malam do "je donne une pomme à mon père"
*De plus, l'accusatif correspond a un CC de temps, mais l'Ablatif aussi : Quelle est la défférence?

La
déférence 
? Certes, il faut respecter la grammaire, mais de là à faire preuve de
déférence.
La différence est la suivante :
- l'ablatif marque le CC de temps lorsqu'il s'agit d'un instant, d'un point précis dans le temps, d'une date, :
tertia hora veniat : il viendra à la troisième heure
Aestate abimus ad litus : au moment de l'été, nous partons à la plage
Eo tempore discipuli meliores erant : en ce temps-là, les élèves étaient meilleurs (c'est pas vrai

)
- L'accusatif marque le CC du temps lorqu'il s'agit d'une durée :
tres annos regnavit : il régna durant trois ans
Dans les deux cas, on peut éventuellement trouver des prépositions, mais la logique des deux cas est respectée :
- Accusatif = durée (per duos dies iter fecerunt = durant deux jours, ils firent route)
- Ablatif = instant précis (in pace portae templi clauduntur = en temps de paix, les portes du temple sont fermée).
! Attention ! Ne confondez pas l'opposition "durée/instant" avec la "taille" de cet instant ou de cette durée. Un "instant" à l'ablatif peut être plus long qu'une "durée" à l'accusatif !
"l'instant" à l'ablatif, c'est un point sur une ligne, par rapport à d'autres : --z----X-----z'-------
Si je dis "in senectute" (durant sa veillesse) ou "vere" (au printemps) c'est un point X, par rapport à d'autres points z (veillesse vs la jeunesse / printemps vs l'été ou l'hiver). Même si la veillesse dure trente ans et le printemps quatre mois.
"la durée" à l'accusatif, c'est un segment ouvert ou fermé sur une ligne : -----[~~~~~~]----
Si je dis "tres dies" (durant trois jours), c'est un moment qui a commencé en un point et terminé en un autre, mais dont je considère toute l'étendue.
Bon, je m'enfonce là. Est-ce que j'ai été clair ?
*L'Ablatif sert a traduire un CC de manière et de moyen, mais qu'en est-il des CC de but ou de cause ou de lieu?
Pour le lieu, il y a des règles à part :
Pour les noms communs :
- ablatif avec ex ou ab ou de quand on en vient
- ablatif avec in quand on y est
- accusatif avec in ou ad quand on y va
Venio ab urbe = je viens de la ville
sum in urbe = je suis dans la ville
eo ad urbem = je vais à la ville.
Pour les noms propres, il y a d'autres règles, mais je les développerai plus tard.
Les CC de cause peuvent être exprimés, du plus courant au moins courant :
- Par l'ablatif seul : fame periit "il mourut de faim"
- Par l'ablatif avec ex, ab, de, quand il y a l'idée d'une provenance : ab alienis causis "pour des raisons externes, à la suites de causes externes)
- Par la préposition ob + accusatif : ob eam causam
- Par les pseudo-préposition "causa" ou "gratia" qui sont
précédées du génitif, et qui expriment plutôt une idée de but ou de finalité : "honoris causa" = en vue de l'honneur, afin de l'honorer. "Gloriae gratia agit" = il agit en vue de la gloire, à cause de la gloire qu'il veut obtenir.
Ce qui répond en fait en partie à la question sur les CC de but, qui peuvent être exprimés :
- avec gratia / causa
- avec ad ou in + accusatif : in spem pacis agimus "nous agissons dans l'espoir de la paix", "ad majorem Dei gloriam" (devise des jésuites) : "pour la plus grande gloire de Dieu = pour que la gloire de Dieu soit plus grande).
Si l'on prend la question "dans l'autre sens", il faut en fait comprendre que :
- l'ablatif désigne
tout ce qui vient d'un point dans l'espace, le temps, la pensée, la chaîne causale. Donc, tout ce qui est l'origine, la cause, l'antériorité, ou
tout ce qui est un point précisé dans l'espace, le temps, la pensée, donc le lieu, la date, la chose dont je parle.
- L'accusatif désigne
tout ce vers quoi on se dirige, dans le temps, l'espace, la pensée, la chaîne causale. Donc le lieu où l'on va, le but, la finalité, etc.
C'est un peu conceptuel, mais certains comprennent mieux comme ça.
*quelle est la différence entre un épithète et un adjectif?
Confusion !
"adjectif" : c'est la NATURE d'un mot, indépendamment de son usage. "Beau, grand, petit, français, présidentiel" sont des adjectifs.
"épithète" : c'est l'une des FONCTIONS possibles de l'adjectif. Un adjectif est "en position épithète" quand il qualifie directement un nom : un homme beau, une grande maison, un petit chat, une administration française, un voyage présidentiel. "épithète" s'oppose alors à "attribut", quand il y a un verbe d'état (être, devenir, sembler, paraître, etc.) entre le nom et l'adjectif : je suis beau (si,si), je deviens grand, cette maison semble petite, M. Dupont est français.
En latin
- Un adjectif épithète se met au même cas que le mot qu'il qualifie :
formosum virum video (je vois un bel homme - accusatif)
Petrus Paulum magno bacculo verberat (Pierre frappe Paul au moyen d'un grand bâton, ablatif)
Super tectum templi parvi stant : il sont sur le toît d'un petit temple
Romano exercitui verbum fecit : il s'adresse à l'armée romaine (datif)
- Un adjectif attribut se met au même cas que le sujet auquel il se rapporte, c'est-à-dire :
¤ Dans 70% des cas au nominatif, puisque le sujet est normalement au nominatif : Petrus est magnus "Pierre est grand".
¤ Dans 28% des cas à l'accusatif, dans le cas d'une propoition infinitive dont le sujet est toujours à l'accusatif : scio vitam esse brevem "je sais que la vie est courte".
(je laisse tomber les 2% qui restent, assimile déjà ça).
En ce qui concerne la 3ème déclinaison, mon livre parle de mots PARISYLLABIQUES et IMPARISSYLLABIQUES sans expliquer ce que c'est. Comment puis-je savoir si un nom de la 3ème déclinaison se décline sur civis, is, m ; mare, maris, n ; consul, consulis, m ; ou encore corpus, corporis, n?
Un mot PARISYLLABIQUE a un nom EGAL ("pari-" : la parité, en politique, c'est quand il y a le même nombre d'homme et de femme) de syllabe au nominatif et au génitif :
N = civis = deux syllabes
G = civis = deux syllabes
N = mare = deux syllabes
G = maris = deux syllabes.
Donc, ce sont des parisyllabiques, ils feront leurs génitifs pluriels en "-ium"
Un mot IMPARISYLLABIQUE à un nombre INEGAL ("
impari-", préfixe négatif) de syllabes.
N = consul = deux syllabes
G = consulis = trois syllabes
N = aetas = une syllabe ('ae' compte pour un)
G = aetatis = deux syllabes
Donc, ce sont des imparisyllabiques, ils feront leur génitif pluriel en "-um"
Par exemple aetas, atis, f : je le je le vois bien sur civis, mais pourquoi le Nominatif est en "as" et pas en "is"? et pourquoi le génitif est aetatis et pas aetis? C'est une irrégularité? ou alors il y a une logique qui m'échappe?
Ce qui t'échappe, en l'occurence, c'est la manière de lire le dictionnaire. Quand il met "aetas, -atis" (le tiret est important !), cela veut dire que
- le nominatif et le vocatif singuliers c'est "aestas"
- tous les autres cas ont pour radical "aeta
t-", par exemple le génitif "aetatis"). Voici la flexion complète :
No aetas
Vo aetas
Ac aetatem
Gé aetatis
Da aetati
Ab aetate
No aetates
Vo aetates
Ac aetates
Gé aetatum
Da aetatibus
Ab aetatibus
Pour répondre à ta question, dans "aetas" (nominatif), -as n'est
PAS une désinence. C'est seulement ce qui reste du radical au nominatif. En fait, la vraie désinence, c'était -s : *aetat-s. Mais *aetats" est devenu "aetas" (répète cinquante fois *aetats" et tu finiras par dire "aetass").
C'est plus clair ?
Voila ça me panique un peu de bloquer sur des choses aussi basiques, mais bon, je suis motivé
Bien des élèves arrivant en terminale sans avoir jamais arrêté le latin sont tout aussi bloqués sur des choses tout aussi simples, mais ne semblent même pas s'en préoccuper. c'est déjà un bon point que d'essayer de connaître sa grammaire.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)