Gunna est un terme de lexique, sans doute passé "sous les radars", et vraisemblablement d'origine gauloise (tiens, tiens).
Par contre il est bien attesté en ancien français : "gon(n)e : robe assez longue portée par les deux sexes".
Pendant très longtemps (jusqu'au 19e siècle dans les campagnes), les enfants portaient fréquemment, dans à peu près tous les coins de France, des robes, souvent assez simples ; il n'est pas rare que des expressions en patois y fassent encore allusion (tout comme on parle toujours de "culottes courtes", alors que l'usage des culottes courtes pour les enfants a disparu dans les annéees 50). La mode bourgeoise (qui nous paraît presque incongrue aujourd'hui !) d'habiller les petits garçons en filles à la fin du 19e siècle en est un souvenir.
Ce n'est qu'à la puberté qu'ils adoptaient des vêtements d'adulte : jupes + corset + coiffe pour les femmes, robe plus complexe ou braies (puis pantalons) et chemise pour les hommes.
Question d'économie sans doute : un enfant, ça se salit et sa déchire ses vêtements, donc il faut que ça se reprise facilement. Un enfant, aussi, ça grandit, or une robe (un peu longue au début, au peu courte à la fin) s'adapte à un corps qui grandit (le seul problème, c'est les manches. Les Romains avaient réglé le problème : la robe puérile n'avait pas de manche ; c'est plus gênant dans les régions froides). Un enfant changeait peut-être trois fois de vêtement sur toute une enfance (et les vêtements n'étaient pas personnels, on s'en reservait pour toute la famille) ; aujourd'hui, un centimètre de plus et on jette le pantalon.
Quant à la métonymie "type d'habit -> personnage", elle est assez courante. Dans le pays de Montbéliard, le terme "daichotte" (ou gaichotte) désigne à la fois la coiffe des jeunes filles que la jeune fille elle-même. Ma main à couper que c'est la même chose pour "fenotte".
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)