Je trouve qu'il n'a pas l'air très germanique, et encore moins alémanique (le [k] est virtuellement inconnu au-delà de la Röschtigraabe
Isch bruuchte e schyzertüütsche Etymologie [suisse-allemand]
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Isch bruuchte e schyzertüütsche Etymologie [suisse-allemand]
Je trouve qu'il n'a pas l'air très germanique, et encore moins alémanique (le [k] est virtuellement inconnu au-delà de la Röschtigraabe
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
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ElieDeLeuze
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Re: Isch bruuchte e schyzertüütsche Etymologie [suisse-allem
Il m'a fallu fouiller bien loin pour trouver la réponse...
-ikon serait donc une contraction de -inghofen. Personnellement, je m'étonne de voir qu'un -n final puisse survivre alors qu'ils ont tous disparu ailleurs dans la langue.
http://www.ortsnamen.ch/Texte/Zinsli_Ortsnamen.pdf (page 14)So gelten die mit dem germ. -inga-Suffix gefügten Insassennamen als kennzeichnender Typ des ersten germanischen Kolonisationsstils
der Landnahmezeit in verstreuten Großhöfen41.
Das sind heutige Ortsnamen wie Amsoldingen, Zofingen, Wettingen
usw., die nun mundartlich meist auf -ige lauten. Hieher gehören aber auch Namengebilde auf -ikofen, -ikon, -iken wie Zollikofen, Zollikon, Kölliken und andere, denen ein erweitertes -ing-hofen zugrunde liegt.
-ikon serait donc une contraction de -inghofen. Personnellement, je m'étonne de voir qu'un -n final puisse survivre alors qu'ils ont tous disparu ailleurs dans la langue.
Il existe le Parlons schwytzertütsch de Dominique Stich.damiro wrote:Comment fais-tu pour te mettre au suisse-allemand, il y a des méthodes pour ça?
À vouloir fuir la pluie, on tombe bien souvent dans la rivière.
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ElieDeLeuze
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Rien que le titre montre que c'est un bouquin douteux. Ecrire tz après une voyelle longue, il faut être analphabête pour oser. Son truc, c'est la normalisation de la langue, il a commencé par une graphie unifiée du francoprovençal/arpitan (assez réussie, d'ailleurs) et puis il a jeté son dévolu sur le romanche et visiblement le reste de la Suisse. Stich est avant tout romaniste. Ni le romanche ni le suisse-allemand n'ont besoin de lui pour quoi que ce soit. De toute façon, il ne précise même pas quel romanche et quel suisse-allemand il prétend nous apprendre...SubEspion wrote:Il existe le Parlons schwytzertütsch de Dominique Stich.damiro wrote:Comment fais-tu pour te mettre au suisse-allemand, il y a des méthodes pour ça?
Les ouvrages en allemand et ceux destinés aux Suisses romands en Suisse sont dignes de confiance.
J'ai pêché ça dans un forum anglophone:
http://www.englishforum.ch/language-cor ... lects.html
Bah, je te fais confianceElieDeLeuze wrote:Rien que le titre montre que c'est un bouquin douteux. Ecrire tz après une voyelle longue, il faut être analphabête pour oser. Son truc, c'est la normalisation de la langue, il a commencé par une graphie unifiée du francoprovençal/arpitan (assez réussie, d'ailleurs) et puis il a jeté son dévolu sur le romanche et visiblement le reste de la Suisse. Stich est avant tout romaniste. Ni le romanche ni le suisse-allemand n'ont besoin de lui pour quoi que ce soit. De toute façon, il ne précise même pas quel romanche et quel suisse-allemand il prétend nous apprendre...
Merci! Trè intéressant!ElieDeLeuze wrote:Les ouvrages en allemand et ceux destinés aux Suisses romands en Suisse sont dignes de confiance.
J'ai pêché ça dans un forum anglophone:
http://www.englishforum.ch/language-cor ... lects.html
Η γνώση σας δίνει πίσω την ελευθερία
C'est bien à savoir ! Cette collection ne parvient que difficilement à établir sa présence sur le marché québécois, donc je n'avais aucune idée du contenu de ce livre.ElieDeLeuze wrote:Rien que le titre montre que c'est un bouquin douteux. Ecrire tz après une voyelle longue, il faut être analphabête pour oser. Son truc, c'est la normalisation de la langue, il a commencé par une graphie unifiée du francoprovençal/arpitan (assez réussie, d'ailleurs) et puis il a jeté son dévolu sur le romanche et visiblement le reste de la Suisse. Stich est avant tout romaniste. Ni le romanche ni le suisse-allemand n'ont besoin de lui pour quoi que ce soit. De toute façon, il ne précise même pas quel romanche et quel suisse-allemand il prétend nous apprendre...
À vouloir fuir la pluie, on tombe bien souvent dans la rivière.
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Grüetzli mitenand et désolé pour la Verspätung.
Le Parlons Schwytzertüütsch de Stich chez l'Harmattan a au moins le mérite d'exister et d'être accessible en France. Et de surcroît d'être écrit par un linguiste, donc d'éviter le vocabulaire trop approximatif et de donner de vrais tableaux morphologiques.
Il a certes les défauts récurrents de la collection "Parlons...." : L'Harmattant ne fait qu'imprimer, ils n'assurent aucune mise en page ; donc c'est tapé sous word (avec des images "wingdings" !
), les tableaux sont approximatifs, et certaines parties n'ont aucun intérêt (comme ce paragraphe lourdingue sur la bonne "suissitude" expliquant qu'en Suisse on met les papiers dans la poubelle
Caricature pour caricature, je préfère Marie-Thérèse).
Je fais confiance à Elie pour la critique strictement linguistique. Je ne connais pas les travaux de Stich hors de ce livre, mais il est vrai qu'un romaniste n'est peut-être pas le mieux placé pour parler du tütsch ; de toute façon, je dois concéder une chose : i rede aigentli kää tüütsch !. Je ne fais qu'ajouter à mon inconnaissance de l'allemand un vernis bourbine, ou presque !
L'autre ouvrage que je possède, c'est tout simplement le Suisse- alémanique de poche dans la collection "assimil évasion". Qui lui est fait par une authentique suissesse-allemande, mais qui privilégie le bernois.
*
Il faut de toute façon bien comprendre une chose : le schwyzertüütsch est schizophrénique par nature. En tant que dialecte, il n'est (pour faire simple) pas censé être écrit, et il n'est de fait pas unifié ; mais son degré d'usage n'est plus celui d'un dialecte. Et il a au-dessus de lui le haut-allemand qui l'irrigue en permanence (70% des mots donnés dans les deux ouvrages n'ont rien de spécifiquement alémanique !) sans réussir à l'abolir (en particulier sa syntaxe bordélique et archaïque (emploi de werden) et sa phonétique corrosive - dans un des textes du bouquin de Stich, il y a le mot kwadratkilometer, bon courage....).
Les petits malins dans nos genres parlerons de "diglossie", sauf qu'habituellement, une situation diglossique suppose que les élites et leurs vecteurs (télévisions et radios) parlent la variante A et la populace ou une partie d'icelle la variante B ; or les élites alémaniques mettent précisément un point d'honneur à parler le tütsch et la DRS bourbinise pendant 60% de son temps d'émission (les 40% sont les feuilletons allemands et le présentateur du téléjournal). Le tüütsch est bien au-delà des différents dialectes de la République Fédérale, si vivaces soient-ils.
Bref : le suisse-allemand est à mes yeux un dialecte qui fait exprès de ne pas franchir le dernier pas qui en ferait une langue.
C'est une petite allumeuse...
Le Parlons Schwytzertüütsch de Stich chez l'Harmattan a au moins le mérite d'exister et d'être accessible en France. Et de surcroît d'être écrit par un linguiste, donc d'éviter le vocabulaire trop approximatif et de donner de vrais tableaux morphologiques.
Il a certes les défauts récurrents de la collection "Parlons...." : L'Harmattant ne fait qu'imprimer, ils n'assurent aucune mise en page ; donc c'est tapé sous word (avec des images "wingdings" !
Je fais confiance à Elie pour la critique strictement linguistique. Je ne connais pas les travaux de Stich hors de ce livre, mais il est vrai qu'un romaniste n'est peut-être pas le mieux placé pour parler du tütsch ; de toute façon, je dois concéder une chose : i rede aigentli kää tüütsch !. Je ne fais qu'ajouter à mon inconnaissance de l'allemand un vernis bourbine, ou presque !
L'autre ouvrage que je possède, c'est tout simplement le Suisse- alémanique de poche dans la collection "assimil évasion". Qui lui est fait par une authentique suissesse-allemande, mais qui privilégie le bernois.
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Il faut de toute façon bien comprendre une chose : le schwyzertüütsch est schizophrénique par nature. En tant que dialecte, il n'est (pour faire simple) pas censé être écrit, et il n'est de fait pas unifié ; mais son degré d'usage n'est plus celui d'un dialecte. Et il a au-dessus de lui le haut-allemand qui l'irrigue en permanence (70% des mots donnés dans les deux ouvrages n'ont rien de spécifiquement alémanique !) sans réussir à l'abolir (en particulier sa syntaxe bordélique et archaïque (emploi de werden) et sa phonétique corrosive - dans un des textes du bouquin de Stich, il y a le mot kwadratkilometer, bon courage....).
Les petits malins dans nos genres parlerons de "diglossie", sauf qu'habituellement, une situation diglossique suppose que les élites et leurs vecteurs (télévisions et radios) parlent la variante A et la populace ou une partie d'icelle la variante B ; or les élites alémaniques mettent précisément un point d'honneur à parler le tütsch et la DRS bourbinise pendant 60% de son temps d'émission (les 40% sont les feuilletons allemands et le présentateur du téléjournal). Le tüütsch est bien au-delà des différents dialectes de la République Fédérale, si vivaces soient-ils.
Bref : le suisse-allemand est à mes yeux un dialecte qui fait exprès de ne pas franchir le dernier pas qui en ferait une langue.
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ElieDeLeuze
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Pour une introduction à la langue, Stich n'est pas plus mauvais qu'un autre. Je trouve juste qu'il est très mal placé pour en parler.
Le petit bouquin de la collection allemande Kauderwelsch est du zürichois, c'est pratique pour suivre la version médiatique du suisse-allemand. C'est vrai qu'en français, on prend ce qu'on trouve.
Le petit bouquin de la collection allemande Kauderwelsch est du zürichois, c'est pratique pour suivre la version médiatique du suisse-allemand. C'est vrai qu'en français, on prend ce qu'on trouve.