Il est donc créé un CAPES de langue des signes française (CAPES = certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement secondaire, le concours annuel qui, en France, recrute les professeurs d'une discipline pour l'enseignement public) ; et ce, dès la session 2010 Le texte officiel est ici :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTex ... rieLien=id
Voici la description des épreuves d'admissibilité, je n'ose pas dire "l'écrit" :
Dans toute autre concours, "l'admissibilité" est une épreuve écrite (qui permet d'aller à "l'admission", cad l'oral, en quelque sorte le "2e tour"). La première originalité est la forme même. Si je comprends bien, le candidat aura cinq heures pour enregistrer une vidéo à partir d'un document, une bonne part de ces heures devant logiquement être consacrée à la préparation "écrite" de cet enregistrement.a) Epreuves d'admissibilité :
1. Commentaire dirigé en langue des signes française d'un texte littéraire ou de civilisation en français, mettant en jeu des problématiques proposées par les programmes des collèges et des lycées. Ce texte peut être accompagné de documents annexes dont le nombre est fixé à cinq au maximum, destinés à en faciliter la mise en perspective.
Le commentaire effectué par le candidat consiste en une production vidéo en langue des signes française d'une durée d'une heure au maximum.
Durée : cinq heures ; coefficient 3.
2. Traduction en français d'un document vidéo en langue des signes française.
Durée : cinq heures ; coefficient 3.

Voici les épreuves d'admission ("l'oral", le second tour, pour ceux qui ont réussi le premier)
Sommes toutes assez proches des épreuves de langue vivante habituelles.b) Epreuves d'admission :
1. Présentation d'une leçon en relation avec les programmes des classes des collèges et des lycées.
L'épreuve prend appui sur un dossier composé de documents proposés par le jury, qui se rapportent à l'une des notions culturelles des programmes des collèges ou des lycées. Ces documents peuvent être des textes, des documents iconographiques, des enregistrements vidéo.
L'épreuve comporte deux parties :
― une première partie en langue des signes française, consistant en la présentation, l'étude et la mise en relation des documents, suivie d'un entretien en langue des signes française ;
― une seconde partie en langue des signes française ou en français, consistant en la proposition de pistes d'exploitation didactiques et pédagogiques de ces documents, en fonction des compétences linguistiques (lexicales, grammaticales) qu'ils mobilisent et des activités langagières qu'ils permettent de mettre en pratique, suivi d'un entretien en langue des signes française ou en français au cours duquel le candidat est amené à justifier ses choix.
Chaque partie compte pour moitié dans la notation.
Durée de la préparation : trois heures ; durée de l'épreuve : une heure (première partie : exposé : vingt minutes ; entretien : dix minutes ; seconde partie : exposé : vingt minutes ; entretien : dix minutes) ; coefficient 3.
2. Epreuve en langue des signes française :
L'épreuve prend appui sur un document d'actualité (écrit ou vidéo).
Le candidat en prend connaissance au début de l'épreuve et en fait un bref compte rendu en langue des signes française qui sert de point de départ à l'entretien avec le jury.
L'entretien a pour but de vérifier la capacité du candidat à s'exprimer avec aisance en langue des signes française et à réagir avec pertinence aux sollicitations du jury.
Epreuve sans préparation ; durée de l'épreuve : trente minutes maximum ; coefficient 3.
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Outre la difficulté que j'ai déjà signalée, il faut ajouter le fait que le décret fait allusion à des "programmes des lycées et collèges", qui n'existent pour l'instant qu'à l'état natif... Certes, il existe une option au bac depuis l'an passé, dont j'avais signalé l'existence. Je ne sais pas très bien sur quoi pourront plancher les candidats de l'année prochaine !
Supposons encore qu'il y ait quelques structures semi-scolaires en France capable de fournir des préparateurs (l'enseignement adapté existe en France, pas toujours aussi bien que l'on voudrait, mais il existe)... Fournir un jury va être sans doute plus difficile, dans la mesure où le corps d'encadrement (en gros : les inspecteurs) n'existe pas.
Bref : les premiers candidats vont sans doute devoir essuyer les plâtres, mais c'est inévitable.
En ces temps de vaches maigres pédagogiques, la création d'un concours est un évènement suffisemment rare pour être signalé... Je m'interroge d'ailleurs sur la compatibilité des réformes tant annoncées des CAPES (la "masterisation") et de la création d'un concours de l'autre côté, grosso modo sur le modèle des autres concours de langue (deux épreuves "d'écrit" : une de trad' et une de "civi", deux épreuves orales, une de commentaire et une traduction spontanée - la seule spécificité étant que l'épreuve "professionnelle", celle où l'on attend le candidat sur des compétences pédagogiques et non pas seulement disciplinaires, est mélangée à l'épreuve de commentaire, mais notée séparément, cela revient au même).
Même s'il est vrai que le texte ne dit rien des titres exigés pour se présenter au concours (pour tout autre, il faut une licence, ou x années de pratique pour les concours de l'enseignement professionnel). Je précise toutefois que le concours est annoncée ouvert dans la section "externe" (cad "normle"), et sous forme de "troisième concours" (cad réservé à des persones ayant déjà une expérience dans le para-scolaire)
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Je sais qu'il y a des "signants" sur ce forum, et je serais ravi de recueillir leurs avis moi qui n'aie aucune compétence en LSF...
... En revanche, j'en ai quelques-unes en "éducationnationalologie", donc si je peux aider...
PS : désolé pour les fautes de frappe mais mon IE fait n'importe quoi depuis uqleques temps et il tape à une vitesse de tortue rhumatisante : jene voix pas ce que j'écris !