Dans un marais de joncs mauvais, y avait
Un vieux château aux long rideaux, dans l'eau
Dans le château y avait Bozo, le fils du matelot
Maître céans de ce palais branlant.
Par le hublot de son château, Bozo
Voyait entrer ses invités, poudrés.
De vieilles rosses traînant carrosse, et la fée Carabosse
Tous y étaient, moins celle qu'il voulait.
Vous devinez que cette histoire est triste à boire
Puisque Bozo, le fou du lieu, est amoureux!
Celle qu'il aime n'est pas venue c'est tout entendu :
Comprenez ça : elle n'existe pas!!!
Ni le château aux longs rideaux dans l'eau
Ni musiciens vêtus de lin très fin
Y a que Bozo, vêtu de peaux, le fils du matelot
Qui joue dans l'eau avec un vieux radeau...
Si vous passez par ce pays, la nuit
Y a un fanal comme un signal de bal
Dansez dans ses bras enlacée, afin de consoler
Pauvre Bozo pleurant sur son radeau!
"Bozo" : Paroles et musique de Félix Leclerc. Interprétée par au moins une centaine d'artistes et de groupes, dont Félix lui-même.
Ce poème, à la limite entre rêve et mélancolie, décrit bien une nostalgie qu'on retrouve dans plusieurs chansons de Félix Leclerc qui fut un poète merveilleux de la réalité autant que du rêve, de la peine autant que de la joie, et souvent de la solitude. Il a été touché par les délaissés, les "fou du village" et les raillés.
Vous pouvez l'entendre sur Dailymotion en cliquant
ici.
D'autres chansons comme "Francis" parlent aussi de ce sujet. Parfois, sa bien-aimée elle-même semble à la limite entre poésie et psychose dans le rêve merveilleux du poème "Présence".
Cette image est une combinaison de deux images que j'ai trouvées sur la page
Une pensée par jour du blog "mongénie", et sur le très beau site
fimofotofolie. Allez les voir : magnifiques!