Présentement, je suis en train d'étudier ces sujets justement. J'en parle un peu
ici d'ailleurs.
Albert Camus se posait les mêmes questions. Comment, se demandait-il, quelqu'un peut-il avoir un but, ou même seulement une joie de vivre alors que l'existence est ultimement absurde?
Moi, Leelou, je l'aime la vie. Tu demandes "Comment faites-vous, quels sont vos secrets ?" J'avais posé la même question à une magicienne : Anouk Martel, une spécialiste qui s'occupe de la Maison des Enfants à Montréal, institution située dans un quartier pauvre et assez dur de la ville. Elle savait redonner de la douceur à des enfants agressifs et de la joie de vivre à des enfants mélancoliques. Je lui ai demandé comment elle réussissait ce tour de force? "En leur redonnant leurs rêves" me répondit-elle. "Mais encore, comment redonnez-vous leurs rêves à des enfants qui n'en n'on plus?" "En leur permettant de rêver"...
Réponses apparemment naïves, mais je ne juge jamais en mal quelque chose qui donne des bons résultats. Et Anouk obtenait des bons résultats avec les enfants. Et, selon elle, c'est ainsi qu'elle s'y prenait.
Tu demandes
Comment et peut-on oublier le passé ?
Comment devenir/être enthousiaste face à la vie, aux obstacles ? Comment amener à soi la confiance ?
Pardonne, mais moi je prendrais les choses dans l'autre sens. D'abord "Comment devenir/être enthousiaste face à la vie, aux obstacles ?". Quelque chose qui aide énormément est d'avoir un but. Quelque chose qui te tient à coeur.
Allez : rêve! Y a t-il quelque chose que tu aimes? Que tu aimais enfant, que tu aurais aimé faire ou devenir? Prends le temps de te le rappeler, de le re-sentir, d'y goûter, de t'y complaire. Puis mets-toi en route : dès aujourd'hui, planifie comment le faire, comment le devenir. N'attends pas demain même si oui, tu continueras demain. Si tu te rappelles maintenant ton ou tes rêves, ne finis même pas de lire mon post, va : mets-toi z'y tout de suite.
Par rapport à quelque chose d'agréable, moi j'adhère au proverbe suivant
Pourquoi remettre à demain ce que vous pouvez faire aujourd'hui...
...et encore demain...
...et après-demain...?
Et avancer vers son rêve est quelque chose d'agréable.
C'est si simple que longtemps, cette façon de voir les choses m'est apparue comme naïve, trop simple (simpliste, quoi)... Pourtant... "Comment amener à soi la confiance?" En réussissant quelque chose. Mais là entendons-nous : n'attends pas de réussir ton rêve pour avoir confiance en toi car tu n'y parviendras jamais ainsi. Les gens mélancoliques, ayant tendance à voir surtout le noir qu'il y a dans tout (ce qui n'est pas plus "objectif" que de voir surtout le joyeux), ont tendance à se culpabiliser ou se juger au moindre échec (ou à "se taper la honte" pour prendre tes mots), mais à ne se valoriser que lorsqu'ils auront réussi complètement quelque chose de superbe. Faute de quoi ils n'ont rien fait, du moins à leurs yeux. Ils oublient simplement un petit détail : un gros succès ça n'existe pas! Tout comme le plus grand des édifices est fait de briques, poutrelles, boulons, tuiles etc., tout "grand" succès est fait de petits succès successifs. Un proverbe chinois dit que "Le plus long voyage commence par un pas". Demande à ton auto : la plus longue route se parcourt un tour de roues à la fois.
Si aujourd'hui tu peux te rappeler un rêve que tu avais : C'EST un succès. Tu as réussi quelque chose que tu n'avais pas réussi quand tu as écrit ton post ci-dessus. Je sais je sais : te rappeler un rêve ne signifie pas que tu l'as réussi, ni que tu vas le réussir : ce n'est donc pas encore un succès TOTAL, TERMINÉ qui te permettrait de n'avoir plus rien à faire ni à attendre de la vie, plus aucune raison de vivre. Non : ce n'est qu'un premier pas. Tu n'est pas encore arrivée. Et ce qui te reste à faire EST la raison de continuer, justement. Si, demain, tu commences à entrevoir qu'il serait peut-être possible que tu commences à en faire une toute petite partie de ton rêve, ne serait-ce que commencer à planifier u peu, ne serait-ce que mieux le définir, c'est encore un succès. Un deuxième tour de roues sur ta longue route. Si, après demain, tu vois que, pour y parvenir, il te manque ceci et cela, c'est un début de planification : bravo, ça avance. Et ainsi de suite. Si, au lieu de voir ces petites étapes comme des niaiseries négligeables tu les vois comme des pas à faire un à un vers ton but, la toute petite joie d'avoir réussi un petit pas remplacera graduellement la grande tristesse de n'avoir rien réussi, sauf des échecs. Et tu constateras, peut-être avec surprise, qu'une petite joie est tellement plus motivante et agréable à vivre qu'une grande tristesse.
Tu demandes aussi "Comment et peut-on oublier le passé ?". On peut pas. Et c'est bien ainsi d'ailleurs puisque le passé est notre seule source de savoir, de savoir faire et de savoir quoi pas faire. Kung Fu Tzu ("Confusius") répétait que "Rien ne sert d'avoir la réponse à toutes les questions : l'utile est de poser la bonne question". Et ici, Leelou, je crois que la bonne question serait plutôt "Comment se servir du passé pour nourrir notre joie de vivre et nous aider vers notre but?"
Nan : je ne te donnerai pas la réponse : je vais te la demander. Car j'ai déjà vu à tes posts que tu peux être créative. Mets-toi z'y et réponds-moi.
Et, dans ta réponse, parle-nous aussi de quel est le rêve qui a retenu ton attention. Et je te parlerai aussi du mien. Qui est en train de se réaliser. Même si on n'y croyait pas quand, à l'âge de 60 ans, je me suis inscris en première année du bac en psychosociologie dans le but de diriger, en post-doc, un projet ayant pour but de "
Changer le monde pour qu'il soit plus beau".
On en a ri, on n'y croyait pas ("Comment veut-il réussir un doc en psycho en commençant un certificat à 60 ans???"). La suite, je t'en parle après ta réponse. Je ne t'en parle ici brièvement seulement pour te dire que je m'amuse avec un dicton amusant qui dit
Ils ne savaient pas que c'était impossible... alors ils l'ont fait!