ElieDeLeuze wrote:aymeric wrote:
Employé coule mieux, mais c'est gênant je trouve d'utiliser ce mot dans un tel contexte... on s'attend presque à entendre parler de syndicat ou de grève quelques lignes plus bas.
Absolument pas. Employé est le terme général, les employés font ce qu'ils veulent: leur boulot, des heures sup', des pauses café, la grève ou la fête... aucun problème.
Mot problématique : lorsqu'on demande aux élèves de cocher la catégorie socio-professionnelle de leurs parents, beaucoup cochent "employés" par ce que leurs parents
sont employés par les usines Duschmurtz comme ouvriers... Mais le mot "ouvrier", autrefois d'une grande noblesse politique, est devenu honteux pour tout le monde : pour les ouvriers qui ne font plus la différence entre cols bleus et clos blancs, mais seulement entre chômeurs et "non-chômeurs", pour les patrons qui parlent désormais "d'opérateur" pour casser la solidarité organique de la culture ouvrière, et ce qui est à mes yeux encore plus scandaleux, pour la gauche de gouvernement qui a oublié qu'elle leur devait tout simplement son existence.
Or, pour l'INSEE, le mot "employé" est une case précise.
En l'occurence, la situation est compliquée par deux éléments :
- Les marins-pompiers sont des militaires, les... euh... urgentistes du SAMU des fonctionnaires hospitaliers, les membres de la Sécurité civile des fonctionnaires d'Etat, les membres de la Croix-Rouges des employés de droit privé.
- La phrase vient du journal Le Monde, qui écrit de plus en plus mal (c'est triste mais, stylistiquement, je préfère encore le Figaro).
Je n'aime pas non plus ces "personnels", mais c'est une synecdoque du nombre (oui, je sais : ça fait peur) qui cherche à s'imposer, précisément parce que les lignes ont bougé dans les noms des catégories professionnelles.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)