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ann
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Post by ann »

"Malgré que" existe, il n'y a aucun doute à cela mais il a toujours été décrié par les puristes...
Grévisse en parle au chapitre 1091
"malgré que a été formé sur la préposition malgré, d'après le modèle de nombreuses locutions conjonctives correspondant à des prépositions. Malgré que a peut-etre appartenu d'abord à l'usage populaire. La locution n'a plus ce caractère, comme le montrent les ex. suivants (où l'on remarquera les subjonctifs imparfaits) qui font fi de la résistance des puristes". Suit une liste d'exemple que je n'ai pas envie de recopier mais qui viennent de notre littérature..."
:god: Ah Grevisse !!!
Pile ou face?
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marinala_b
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Post by marinala_b »

Latinus wrote:Merci pour la réouverture... et le recadrage.
J'en profite pour relancer une question qui date de... la 1ère page ;)
Latinus wrote:Perso, lorsque j'écris "depuis quelque(s) temps, je pense à...", cela suppose "quelques jours, mois, ..." et non "un certain temps".

Faudrait-il utiliser une autre formulation ?
Ce qui m'intéresse n'est pas une citation du dico des synonymes, mais votre avis perso. Du vécu quoi ;)

@+
Lat
Je pense (c'est mon avis, du vecu comme tu demandes) que tu n'as pas a formuler autrement. Un certain temps ne veut pas forcement dire "longtemps".
Marina
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Bouchera
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L'homme, avec une majuscule ou une minuscule?

Post by Bouchera »

Dans un de mes devoirs, je viens d'appercevoir que ma prof a mis un point d'interrogation dans une phrase où je parlais de l'Homme, écrit comme ça, de façon générale; l'Être humain quoi. Alors je me demandais si c'est considérée comme une faute de l'écrire en majuscule. Parce que je pense que ça évite de confondre l'Homme et l'homme (le mâle).

Mici de vos réponses :D
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Latinus
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Post by Latinus »

perso j'ai aussi fait cette distinction "H" et "h", mais quand à savoir si c'est une erreur ou pas...
Les courses hippiques, lorsqu'elles s'y frottent.
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Raph
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Post by Raph »

selon moi, oui c'est une faute. car une majuscule, c'est aux noms propres, début de phrase, sigles... or, l'homme, c'est un nom commun, donc sans raison de mettre une majuscule. on dit "l'Homme avec un grand H" à l'oral, juste pour ne pas confondre quand on nous le dicte. voilà, mais c'est mon opinion, donc à prendre avec des pincettes!
今日は、私はラファエルです。
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Bernadette
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Post by Bernadette »

Une erreur, je ne sais pas.
c'est souvent la phrase elle-même qui détermine dans quel sens le mot est employé.
Droits de l'Homme.
L'homme est un animal pensant. Si cela ne désigne que les individus de sexe masculin, c'est audacieux !
'Quelle heure est-il, bien à peu près'
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Bouchera
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Post by Bouchera »

Certainement, Raph!
Mais c'est intrigant quand même. Je l'ai toujours écrit comme ça, et c'est la première fois qu'on me dit le contraire...
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

Grevisse signale beaucoup de cas de majuscule possible ("l'Histoire" par ex.), mais celui de "Homme/homme".

En tout cas, la Ligue des droits de l'Homme met la majuscule : www.ldh-france.org

mais la Maison des sciences de l'homme à Paris n'en met pas ! www.msh-paris.fr

au contraire de celles d'Aix et de Besançon ! www.mmsh.univ-aix.fr, msh.univ-fcomte.fr

Foucault (Michel, pas Jean-Pierre :loljump: et c'est mon dernier mot) n'en met pas lorsqu'il parle de la "mort de l'homme", mon dictionnaire de philo non plus, pas plus que ma traduction française de l'homme unidimentionnelle de Marcuse (traduction de M. Wittig, revue par l'auteur, 1968)

Par contre, Camus et Rousseau en mettent.

Bref, c'est le bazar.
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Raph
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Post by Raph »

Bouchera, moi aussi je l'aurais écrit comme toi, mais vu que ca a provoqué une certaine réflexion, ben c'est ce que je me suis dit lol! ben maintenant je sais qu'il ne faudra pas mettre la majuscule.... :D
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Bouchera
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Post by Bouchera »

Ben, je vais en avoir le coeur net mardi!
Et je continue à la mettre, cette majuscule. Non mais! :P
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kokoyaya
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Post by kokoyaya »

Personnellement, je mets la majuscule quand c'est de l'humanité qu'on parle (droits de l'Homme, par exemple) et pas quand c'est de l'être humain en tant qu'animal, être vivant (l'homme est un animal pensant, donc).
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ann
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Post by ann »

moi ça ne me choque pas cet Homme avec un grand H. J'y penserai aussi, malheureusement sur les moteurs de recherches ils ne considèrent pas la différences entre avec ou sans majuscule...
Mais on trouve effectivement: philosophie de l'Homme, Sciences de l'Homme ...
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

Avec l’accord d’Ann (et même à son invite), je reprends ici un débat qui avait commencé dans un autre post (« passé composé », c’est-à-dire là :

viewtopic.php?t=3479&start=60&sid=f9a0e ... f12edd862a)

mais où il était un peu hors sujet).

Après une première passe d’arme sur le subjonctif (où nous conclûmes que sa réalité sémantique disparaissait devant un usage purement mécanique et/ou social), j’avais été amené à faire cette remarque :
peu de langues (pour autant que je les connaissent, cad français, allemand, anglais, etc.) connaissent une telle distorsion entre leurs normes théoriques et leur réalité. Je ne parle pas des détails du genre accord des participes des verbes pronominaux, je parle de ses paradigmes les plus essentiels.
voici les exemples que je citais :
- en théorie : quatre temps grammaticaux absolus (un présent, un passé duratif [imparfait], un passé aoristique [passé simple], un futur) ayant chacun un perfectif qui leur correspond (passé compsé, passé antiérieur, plus que parfait, futur antérieur).
- en réalité : trois temps (présent, imparfait, futur), le passé composé sert à la fois d'aoriste (à la place du passé simple) et de perfectif à tous les temps (sauf peut-être pour l'imparfait, on utilise encore le + que parf.) :
"quand j'étais chez ma grand-mère, j'ai mangé une tarte"
"quand tu as finis, tu viendras"
"une fois que tu as mangé, tu viens"

- en théorie : la négation est portée par un premier élément invariant (ne), est modulée par un second (pas, plus, jamais...)
- en réalité : seul le deuxième élément porte la négation, le premier est plus qu'optionnel.

- en théorie : quatre temps au subjonctif, subissant une concordance des temps, mais aussi une différence de modalité : je voudrais qu'il soit (souhait) =/= je voudrais qu'il fût (regret) [cette seconde règle annihile de facto la première !]
- en réalité : deux temps, sans aucune concordance ni autre modulation.

Toutes les langues connaissent ce genre de "pertes" (cf. le subjonctif I allemand en régression, le subj. II devenu périphrastique : er würde fahren plutôt que er führe ; le subjonctif "quasi-mort" en anglais).

Mais elle me semble quand même plus gigantesque en français. Il n'y a que quelques oiseaux bizarres de mon espèce, et "la Haute" pour suivre la structuration officielle.
Après une méprise dont j’étais la cause (je parlais essentiellement du français), Ann répondait :
Ce que tu expliques sur la négation ou sur le subjonctif ne marche absolument pas en italien où c'est le premier élément qui porte la négation et est obligatoire. Mais meme en français, j'ai testé un peu ce "ne" et tous les locuteurs sont conscients qu'il existe meme s'ils le "sautent" à l'oral, et ils ne le sauteront jamais à l'écrit.
Ce à quoi je répondais :
S'agissant du "ne", je me permets de te contredire gentiment lorsque tu dis "tous les locuteurs en ont conscience". Je suis né, ai vécu, fait mes études secondaire (et même un peu enseigné) dans une ZEP (une banlieue populaire), et bien je te jure que ce "ne" ils n'en ont jamais entendu parler ! Et quand on essaie de le leur imposer, ne fût-ce qu'à l'écrit, c'est à peu près comme leur demander de parler chinois.
Bon, j'ai moi-même écrit plus haut que dans un code bas la notion de norme est un peu diluée. Mais là, c'est plus grave.

Tient, j'en ajoute un qui m'est revenu : quelque part dans ce post ou dans un autre quelqu'un a posé la question de l'accord avec "on" ("on est parti/on est partis"). Je me souviens avoir dit un jour a un étudiant "on fait des travaux à côté de chez nous" et il m'a répondu en substance "ah oui, qu'est-ce que vous faites ?". Pour moi, linguomaniaque, petit-fils caché d'Emile Littré (voir l'histoire avec sa bonne...), né avec un dico dans la bouche, bouffeur de Gaffiot et déclameur de Racine, on = indéfini singulier. Pour n'importe qui de "normal", dans un registre populaire et même courant, on = nous, et rien d'autre. "On" se bat dans les collèges pour que "on" ne soit PAS accordé au pluriel systématiquement. Et je vois la "faute" partout.
Et Anne de me répondre :
Ce n'est pas parce que beaucoup de gens qui n'ont pas eu une éducation suffisante au "code" se plantent qu'on peut dire que le ne est facultatif dans la négation en français. Ils diront et écriront "si j'aurais su" mais personne ne dira qu'en français l'hypothèse se construit aujourd'hui soit avec l'imparfait (norme "familière") soit avec le conditionnel. Mes enfants disent je l'ai prendu comme beaucoup d'enfants français mais ils apprendront que ce n'est pas cela...
Pour ce ne, j'ai réfléchi hier que l'on peut prouver qu'il n'est pas facultatif puisque dans certains cas, meme à l'oral l'absence du ne bloque la grammaticalité de la phrase dans tous les registres:

"Pas s'asseoir" ne veut rien dire "Ne pas s'asseoir" prend sens
"personne lit" ne veut rien dire non plus alors que "personne ne lit" ou meme "y'a personne qui lit" pourrait etre compris.
J'ai remarqué cela avec une phrase d'un livre de mes enfants, quand je la retrouverai je la copierai où en rapportant les paroles d'un personnage, on a écrit deux phrases de suite sans le ne. la première je rajoute le ne à l'oral, la deuxième me va sans le ne.
C'est un peu selon moi comme le e "muet" qui n'est pas toujours éliminable: je peux dire "je r'viens" ou j'reviens" mais on ne dira jamais "j'r'viens". Le "ne" peut etre sous entendu mais il reste pour nous, et s'il n'est pas rare que nous écrivions comme nous parlons à l'oral (on s'appliquera dans une lettre administrative mais en écrivant un mail à nos potes on fera moins attention et on pourra écrire "comme on parle", le "ne" apparait à l'écrit, naturellement, pour la plupart de nous).
et à propos du "on" :
Moi je m'énerve avec les grammaires de fle qui continue de considérer comme fautif le "on" = nous!
Aujourd'hui on a aussi valeur de nous, et accorde le participe passé dans ce cas avec le nombre logique du sujet. Les grammaires actuelles me donnent tout à fait raison, c'est une transformation de la langue à laquelle on doit se faire, et elle ne me dérange pas, loin de là, je pense que c'est en partie du à la difficulté dans la conjugaison de la première personne du pluriel, souvent différente avec la deuxième du reste de la conjugaison. M'enfin peu importe les raisons...
Tels étaient les termes du débat. Après quelques jours d’absence (désolé, Ann, mais la fin de l’année approche et je suis méga- giga- péta-* en retard pour mon mémoire), je le relance ici, en l’élargissant - car il s’adresse à tous, et pas seulement aux saucissonneurs de pattes de mouches (vulgairement appelés linguistes) - et en le reformulant :

a) Quel vous semble être l’écart entre la norme (le français « des grammaires ») et l’usage en français et pour comparaison dans vos autres langues. Estimez-vous qu’il est disons « normal » et qu’il n’entrave pas l’intercommunicabilité** (woh ! ça c’est du mot), ou pensez-vous (comme moi) que l’on aperçoit aujourd’hui comme les linéaments** d’une véritable scission** au sein de la langue française (selon les arguments ci-dessus exprimés)

* péta- = x 10^15
**Pardon pour mes grand/gros mots mais je suis trop fatigué pour faire simple)

b) éventuellement, quelle est votre opinion sur chacune des pinailleries grammaticales qu’Ann, Franck et moi-même avons pinaillées dans le ce pinaillement ?

Voili. ("ma" réponse sur le fond dans un autre message, et plus tard)
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ann
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Post by ann »

Ouaou ça c'est du résumé!!! le débat est relancé, y aura-t-il quelque franco-pinailleur pour discuter ;)
booooooooone nuit!
Pile ou face?
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Maïwenn
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Post by Maïwenn »

n'étant sans doute pas la seule à ignorer le sens de linéaments, je vous donne la définition que j'ai trouvée, ça vous épargnera une visite ds le dico :

premiers traits d'un être, d'une chose appelés à se développer.


Et pour le reste je réfléchis... ;)
Penn ar Bed
The end of the land
Le commencement d'un monde
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