La frontière entre espèce mangée et non-mangée est une question de civilisation d'abord, et de choix idéologiques ensuite : on retombe dans le débat sur le végétarianisme, et ma position est à peu près la même :
a) Je sais ce que je mange et je n'ai pas à m'en justifier (je n'ai jamais eu aucun remord devant un steack).
b) Je comprends et respecte les positions de principes. Pas les ayatollah.
Le cheval, je l'ai définitivement mis dans le "non-mangé", avec les chats, les chiens et les ornithorynques. Mais si un jour un faim de survie me tenait, j'en mangerais sans sentiment de monstruosité - et j'ai déjà goûté le saucisson d'âne. Et si je me retrouvais invité au sein d'une culture qui mange du cheval ordinairement, la politesse l'emporterait sur mon anhippophagie.
Dans l'affaire Findus, la seule idée de bouffer du
hachis parmentier congelé Findus, c'est-à-dire un mélange de gras, de sel, de kilojoules et de non-goût, me dégoûte déjà infiniment plus que l'idée qu'il y ait pu se glisser du cheval.
Après, Léo l'a dit, une fraude commerciale est une fraude commerciale. Mais l'idée de malbouffe commence bien avant ; d'ailleurs, je fais rarement de la retape pour RTL, mais je dois avouer que le duo Mailhot / Carmouze
résume parfaitement l'affaire.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)