Comme l'a dit Pwyll, le sanscrit connaît un duel à toutes les déclinaisons et à toutes les conjugaisons
bâlas : un enfant
bâle : deux enfants
bâlâs : des enfants
pacâmi : je vois
pacâvas : nous deux nous voyons
pacâmas : nous voyons
Cependant :
1) A ma connaissance, il n'est jamais obligatoire
2) Curieusement, ses formes sont réduites, au moins pour la déclinaison nominale. Ainsi, pour les noms en -as (équivalent des noms latins en -us), on trouve seulement :
bâle = nom., voc., acc.
bâlayos = génitif, locatif
bâlebhyâm = datif, ablatif, instrumental.
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En grec ancien, le duel existe, mais il est en voie de disparition dès Homère et disparaît complètement après le IVe siècle avant JC (il fait un "come-back" chez certains auteurs aux alentours du IIe siècle après JC, mais c'est un artifice, une volonté absurde de purisme en grec (déjà !), et les auteurs l'utilisent de manière absurde).
Ainsi, il n'existe que 5 cas d'une désinence de première personne (-mesthe) dans toute la littérature. Sinon, on ne trouve que des 2e et 3e personne
lueis : tu délies, du défais
lueton : vous déliez tous les deux
luete : vous déliez
ho lukos : le loup
tô lukô : les deux loups
oi lukoi : les loups
Comme en sanscrit, le nombre de forme est limité. Pour la 2e déclinaison :
-ô = nom., voc., acc.
-oin = gén., dat.
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En latin, on a quelques traces dans les inscriptions d'un duel en -o, mais ça n'est pas sûr. Dans le latin littéraire, ce nombre n'apparaît plus que dans :
duo = le chiffre deux
ambo = tous les deux
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Je rebondis sur l'argument de l'archaïsme envisagé par Pwyll :
Effectivement, le duel existait en indo-européen et tend à disparaître par la suite. Seulement, on lit encore parfois que la conservation du duel serait la marque d'un état de pensée "archaique" lié un mode de vision "concret" du monde (deux, c'est concret, le pluriel est une abstraction). Et on trouve encore dans quelques vieux livres des sentences péremptoires du genre "la preuve, c'est qu'en Europe, seul le slovène - langue de paysans - a conservé ce nombre".

C'est sympa pour les Slovènes !
L'argument me semble absurde : le sanscrit et le grec athénien ont conservé ce nombre (alors que les autres dialectes grecs ont tendu à le perdre) alors que ce sont les langues de très haute littérature. Et puis l'idée d'un mode de pensée "archaïque" me paraît assez fumeuse...
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