L'allemand : sa sonorité, son image, etc.

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Pixel
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ann wrote:ouaouh vous en avez écrit des choses en une journée, j'avoue j'avoue je n'ai fait que survoler mais je voudrais juste dire /hors sujet/ que effectivement contrairement à ce que l'on pense, je suis persuadée que ceux qui ont le plus de facilité à apprendre les langues ne sont pas des "littéraires" mais des "scientifiques"... J'ai pu le vérifier avec mes étudiants, les meilleurs ou disons ceux qui apprenaient le plus rapidement étaient généralement des mecs (oups, j'aurais préféré dire le contraire, bon ben disons que c'était par hasard...) et des ingénieurs, matheux, physiciens, etc. Et pour la linguistique c'est un peu pareil, j'ai toujours adoré ça comme j'ai toujours adoré les maths, les langues c'est des formules, mes élèves en sont tous persuadés après m'avoir eu plusieurs années: j'illustre généralement mes démonstrations sur la grammaire, etc. pas par des petits dessins mais par des formules!!!
Tout à fait d'accord avec ann :)
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beelemache
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Post by beelemache »

servnoux wrote: russe : 3 genres (+ 3 pluriels différents), 6 cas. 6x6 = 36 combinaisons possibles
aie aie aie.... ca me dégoute là... je crois que j'apprendrais le portugais au lieu du russe.
Pixel wrote: Et puis, disons qu'entre :
"buon giorno, come vai ?" et "guten tag, wie gets ?" (désolé pour l'ortho), y en a pas une qui - même sans connaître les langues et sans les avoir apprises - te semblerait plus facile à apprendre pour un français ?
Et si je te disais : Das Problem der Demokratie ist aktuell.
Ca ne te semble pas proche du francais?

Oui, enfin, tu as quand meme raison. les langues romanes sont plus faciles à apprendre pour un francais, normal!

Pixel wrote: Le vocabulaire ressemble à rien
heu, pas trop vrai:
exemple: sehen=voir. aussehen=paraitre.
aufmachen=ouvrir; zumachen=fermer. tous les -auf- et les -zu- expriment plus ou moins cette idée de contraire.
Il y a une vraie logique derrière le vocabulaire allemand. C'est plus facile de comprendre des nouveaux nouveaux, plus francais qu'en francais en tout cas.
Je ne dis pas que c'est facile pour tout le monde. avant de pouvoir deviner ce que signifie aussehen, il faut savoir ce que signifie sehen (par exemple). Mais cette logique rend l'allemand rationnelle! C'est pour cela (entre autre) qu'on est meilleur philosophe quand on pense en allemand!

mais bon à chacun ses gouts comme dis Latinus!

ann wrote:je suis persuadée que ceux qui ont le plus de facilité à apprendre les langues ne sont pas des "littéraires" mais des "scientifiques"... J'ai pu le vérifier avec mes étudiants, les meilleurs ou disons ceux qui apprenaient le plus rapidement étaient généralement des mecs (oups, j'aurais préféré dire le contraire, bon ben disons que c'était par hasard...) et des ingénieurs, matheux, physiciens, etc. Et pour la linguistique c'est un peu pareil, j'ai toujours adoré ça comme j'ai toujours adoré les maths, les langues c'est des formules, mes élèves en sont tous persuadés après m'avoir eu plusieurs années: j'illustre généralement mes démonstrations sur la grammaire, etc. pas par des petits dessins mais par des formules!!!
Tout à fait d'accord avec toi: on apprend plus facilement des langues quand on a une logique mathématique! Je dis bien plus facilement...
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svernoux
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Post by svernoux »

Pixel wrote:On n'a pas le droit d'avoir d'impression sur cette langue ? Le vocabulaire ressemble à rien, y a des déclinaisons, (la prononciation passe encore), et tous ceux avec qui j'ai parlé de l'allemand m'ont dit que c'était dur...
Si, on a le droit d'avoir une impression. C'est pourquoi je ne peux rien dire aux gens qui trouvent la sonorité de l'allemand désagréable. Je peux juste essayer de les convaincre d'aller plus loin que les films de guerre pour en juger, mais ils ont le droit d'avoir cette impression. Mais je ne vois pas comment on peut avoir une "impression" de la difficulté d'une langue. La difficulté, c'est concret, ce n'est pas une impression. Ce que tu cites n'a rien à voir avec une "impression" :
-"le vocabulaire ne ressemble à rien" : ça je sais pas ce que c'est, je dirai que c'est plutôt du préjugé mais je comprends même pas ce que ça veut dire, de toute façon.
-"y a des déclinaisons" : ça c'est pas une "impression", c'est un fait
-"tous ceux avec qui j'ai parlé de l'allemand m'ont dit que c'était dur" : c'est pas une impression non plus, c'est des on-dit.
Pixel wrote:Et puis, disons qu'entre :
"buon giorno, come vai ?" et "guten tag, wie gets ?" (désolé pour l'ortho), y en a pas une qui - même sans connaître les langues et sans les avoir apprises - te semblerait plus facile à apprendre pour un français ?
Il me semble bien avoir dit quelque part que l'italien était sans conteste plus facile que l'allemand pour un Français. Mais comme te l'a montré beelemache dans son exemple, il y a aussi beaucoup de mots transparents en allemand. Parce que moi aussi je peux te faire des comparaisons de lexique :
"Das Problem der Demokratie ist aktuell" / "arigatô gozaimasu"
==> "y en a pas une qui - même sans connaître les langues et sans les avoir apprises - te semblerait plus facile à apprendre pour un Français ?" :lol:
(désolée pour l'exemple japonais, j'ai pas encore bcp de phrases à mon actif...)
Pixel wrote:Tu as essayé de montrer que l'allemand n'était pas si difficile, et moi j'ai compris à travers tes explications qu'en effet, ce n'était peut-être pas si difficile. Mais même si tu compares à d'autres langues plus difficiles, ça n'en fait pas pour autant une langue facile...
Bien sûr que je compare parce que la difficulté, elle se mesure aussi par comparaison. Par comparaison avec ta langue natale et par comparaison avec la difficulté des autres langues. Du reste, je n'ai jamais prétendu que l'allemand était LA langue la plus facile au monde, j'ai juste dit qu'elle était parmi les plus faciles pour les Français. Donc, si on reste dans la problématique franco-française, le plus facile à apprendre pour un Français, c'est évidemment les langues romanes. Puis les langues germaniques. Parmi elles, je ne sais pas si les langues scandinaves ou le néerlandais sont plus faciles que l'allemand, mais ça place quand même l'allemand dans le peloton de tête des langues les plus faciles pour un Français, si on considère toutes les langues du monde.
Pixel wrote:sans oublier qu'on a l'habitude du vocabulaire anglais - pas du vocabulaire allemand.
Oui, mais il n'y a que le vocabulaire anglais dont on soit imprégné au quotidien en France, donc à ce compte là, toutes les langues sont dures sauf l'anglais.
Pixel wrote:Euuuuuuh... éminent linguiste c'est un peu fort tout de même :P
Pour moi, l'allemand semble plus difficile que le japonais, mais il y a aussi une raison personnelle : ça me fait plaisir d'apprendre le japonais, alors que l'allemand, ça me plairait moins, et je ferai moins d'efforts. Cela augmente la difficulté d'une langue, la motivation, non ?
Oui, quand j'ai dit linguiste, c'était bien sûr à prendre au second degré. Mais ce que je voulais dire, c'est qu'entendre quelqu'un comme toi, capable d'assimiler une langue non européenne, dont le vocabulaire n'a strictement aucun rapport avec le français, avec une centaine de signes en syllabaires plus des milliers de kanjis (OK, même si t'en sais ptêt pas encore tant, mais qd même), dont la structure est agglutinante contrairement au français, où l'ordre des mots est différents du français, une langue à tons, et je ne cite là que les difficultés que je connais pour l'instant ; entendre, disais-je, une telle personne me dire que 16 articles de déclinaisons à apprendre, c'est difficile, ça me fait doucement marrer !

Ensuite pour répondre à ta question sur la motivation (et à la même occasion, à Latinus). Il faut distinguer entre la difficulté intrinsèque de la langue (qui se mesure en termes d'irrégularités, de complexité de déclinaisons et / ou conjugaisons, de lexique, etc.) et les facteurs externes et personnels qui font que toi Pixel ou moi sonka, on apprendra plus facilement telle ou telle langue, même si elle est théoriquement plus difficile. Je ne nie pas que ces facteurs sont cruciaux (donc, il n'y a aucune contradiction, cher Lat), seulement, ils n'ont rien à voir avec la difficulté même de la langue. Que tu apprennes mieux une langue quand tu es amoureux d'un locuteur de cette langue, quand tu aimes bien le prof, quand la littérature du pays t'intéresse ou bien, dans un tout autre style, quand cela est absolument nécessaire à ta survie, c'est indéniable, mais ça ne signifie pas pour autant que cette langue est plus facile. Ces motivations te donnent justement la force de surmonter les difficultés, mais ça ne signifie pas que ces difficultés n'existent plus. Chaque langue a d'une part une difficulté intrinsèque, qu'on peut nuancer par comparaison avec les autres langues, et d'autre part peut bénéficier d'un contexte favorable qui la rendra plus attirante pour l'apprenant. Mais ce sont deux choses bien distinctes.
Sonka - Сонька
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it
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Je réponds une dernière fois et après j'arrête. J'ai l'impression qu'on sera jamais d'accord.
svernoux wrote:Si, on a le droit d'avoir une impression. C'est pourquoi je ne peux rien dire aux gens qui trouvent la sonorité de l'allemand désagréable. Je peux juste essayer de les convaincre d'aller plus loin que les films de guerre pour en juger, mais ils ont le droit d'avoir cette impression. Mais je ne vois pas comment on peut avoir une "impression" de la difficulté d'une langue.
Ah bon ? T'es vraiment têtue on dirait... (moi aussi je sais :P)
Un exemple : tous les gens qui disent : "le chinois ça a l'air compliqué", tu crois vraiment qu'ils ont appris le chinois, ou même commencé à l'apprendre. Non. Ils ont juste l'impression, avec les tons, les kanjis, et tout, que c'est compliqué.
La difficulté, c'est concret, ce n'est pas une impression. Ce que tu cites n'a rien à voir avec une "impression" :
-"le vocabulaire ne ressemble à rien" : ça je sais pas ce que c'est, je dirai que c'est plutôt du préjugé mais je comprends même pas ce que ça veut dire, de toute façon.
"sehen, aussehen, aufmachen, zumachen"... Pour moi, ça ça ressemble à rien :D
Je veux dire par là que ça ne ressemble à rien que je connaisse... et que ça m'a l'air bien compliqué.

Montre :
- anglais : watch
- espagnol : reloj
- japonais : tokei
- allemand : Herrenarmbanduhr

Tu saisis ? Et même si y a un sens à ce mot, une construction particulière, ça me semble compliqué. Et j'ai le droit de le penser.

-"tous ceux avec qui j'ai parlé de l'allemand m'ont dit que c'était dur" : c'est pas une impression non plus, c'est des on-dit.
On-dit de personnes qui apprennaient l'allemand alors bon...
"Das Problem der Demokratie ist aktuell" / "arigatô gozaimasu"
==> "y en a pas une qui - même sans connaître les langues et sans les avoir apprises - te semblerait plus facile à apprendre pour un Français ?" :lol:
Comme expliqué ci-dessus, c'est pas seulement question de ressemblances, mais aussi d'apparence. Souvent, on juge en fonction de l'apparence, c'est comme ça.

Pixel wrote:sans oublier qu'on a l'habitude du vocabulaire anglais - pas du vocabulaire allemand.
Oui, mais il n'y a que le vocabulaire anglais dont on soit imprégné au quotidien en France, donc à ce compte là, toutes les langues sont dures sauf l'anglais.
Pourquoi tu déformes-tu ce que je dis ?? :cry: J'ai dit que le fait qu'on soit imprégnés de l'anglais le rendait plus facile, j'ai pas dit que toutes les langues dont nous ne sommes pas imprégnés sont dures !!
Oui, quand j'ai dit linguiste, c'était bien sûr à prendre au second degré. Mais ce que je voulais dire, c'est qu'entendre quelqu'un comme toi, capable d'assimiler une langue non européenne, dont le vocabulaire n'a strictement aucun rapport avec le français, avec une centaine de signes en syllabaires plus des milliers de kanjis (OK, même si t'en sais ptêt pas encore tant, mais qd même), dont la structure est agglutinante contrairement au français, où l'ordre des mots est différents du français, une langue à tons, et je ne cite là que les difficultés que je connais pour l'instant ; entendre, disais-je, une telle personne me dire que 16 articles de déclinaisons à apprendre, c'est difficile, ça me fait doucement marrer !
Pour finir, donc, je n'ai jamais dit que le japonais était facile. Le japonais est difficile, l'allemand aussi. C'est possible, tu ne crois pas ? Et c'est pas parce que je fais du japonais que je n'ai pas le droit de penser que l'allemand est difficile, si ?

Fin.
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

:-o Rhaa ! Pourquoi vous entamez des débats super-intéressants juste au moment où je pars fêter les nonante ans de ma grand-mère, dans un endroit désolé tout en haut des neiges comtoises, lieu désert et sauvage, sans internet, ni eau ni électricité et où l'on accède qu'à dos de mulet - nan, j'exagère un peu.
... Ca fait trois jours que j'essaie de suivre ce débat, et chaque fois que je veux ajouter un élément de réponse, y'en a un autre qui recommence...

Bon, quelques points sur lequel j'irai vite :

- moipersonnellementjepensequ'àmonavisselonmoi j'ai le droit de dire que je pense que je crois et je crois que je le pense et lui il a le droit de dire qu'il ne le pense pas mais s'il n'est pas d'accord il peut le dire mais il ne faut pas dire qu'on ne peut pas le dire, et inversement, parce que les droits de l'homme, la liberté d'opinion et le chou à la crème. Moi aussi il m'arrive de dire des bêtises sur ce forum, mais je ne persévère pas...

:evil: HEIN ? QUI A DIT "SI !" ? ;)

- Faut-il être matheux pour aimer les langues ? Y a-t-il des "littéraires" et des "scientifiques" ? L'aptitude pour les langues, les lettres, les sciences ou l'omelette norvégienne est-elle innée, ou acquise ? Qui vint en premier, l'oeuf ou la poule ? Etc. Tout cela me paraît un peu spécieux (eh spécieux d'imbécile, allez-vous me répondre ! C'est nul :( ).
@Ann : je suis le premier à dire que la linguistique est une science - encore que je me méfie, épistémologiquement parlant, du modèle mathématique (et des purs universaux de la linguistique générale, mais c'est un autre débat). Mais la langue n'est pas la linguistique, et "pratiquer une langue" pour le linguistique, le traducteur littéraire ou technique, le cadre supérieur dynamique opérationel et branché, l'amoureux d'une femme étrangère, le poète déraciné ou l'immigré maghrébin, se sont autant d'expériences différentes. Quant à savoir si l'on est "scientifique" ou "littéraires", attention : avoir fait un bac S ne veut pas dire qu'on est "scientifique" (finît-on agrégé de math et normalien, j'en connais). Ca peut tout simplement vouloir dire qu'on était bon élève et qu'on a été orienté (ou qu'on s'est laissé orienté) vers ce qui est vu à tort ou à raison comme la classe d'élite.

Sur ce, revenons à l'allemand. Eléments de réponses en vrac, mes excuses si j'ai oublié une intervention entre-temps, ou si les propos ultérieurs expliquent les propos que je cite et que je déforme peut-être.
mais j'avoue que ca m'a assez saoulee qu'on me demande : tu apprends quoi comme langue a l'ecole (la question deja souvent amenee comme celles de Jacques Martin dans l'Ecole des Fans... ), puis, comme la reponse contenait l'allemand, qu'on fasse une sale tete et que l'on dise : c'est moche, tu voudrais pas prendre une autre langue ? Genre pauvre petite. Souvent des gens qui n'ont pas fait d'allemand, d'ailleurs.
Caroline wrote: Pour en revenir à l'allemand, dans les collèges et lycées français, la langue allemande est souvent synonyme de "prestige" et d'élèves doués.. En général les classes allemand-latin ce sont les classes des bons... Quand on n'avait pas de notes assez élevées en 5eme les profs avaient tendance à proposer espagnol comme 2nde langue...
Hélas, Caroline, cela n'est plus... L'allemand a perdu son "prestige social" dans (on peut regretter que le choix des options - ou des établissements - se fasse uniquement selon une logique de "stratégie de réussite" pour beaucoup de familles, et je le regrette aussi ; mais enfin c'est un fait, et cet état de chose ancien avait l'avantage de maintenir l'allemand. Aujourd'hui l'allemand est en chute libre, surtout comme LV1 ; en témoigne la baisse permanente des postes au concours, alors que l'offre en anglais est pléthorique (ce qui ne garantit pas forcément un bon niveau de recrutement, passons). Les dernières [barré]conneries[/barré] propositions de notre bien-aimé ministre de l'éducation dont j'ai encore oublié le nom sur "l'anglais de la bourse" comme partie prenante des "savoirs fondamentaux" (ô le joli fourre-tout) le confirment.

Pourquoi, allez-vous me demander ? (en fait, vous n'alliez peut-être pas me le demander, mais j'ai besoin de cette question rhétorique). D'abord parce que les "stratégies d'orientation" sont aujourd'hui totalement intégrées par les nouveaux "consommateurs" de l'école, c'est comme ça. Aujourd'hui, on change son gosse de collège, on le balance dans le privée, on lui adjoint des cours privés type Acadomia etc. sans la pudeur dont, me semble-t-il, nos parents se revêtaient du temps déjà lointain (eh oui) où Caroline et moi faisions notre secondaire. Donc "l'intérêt stratégique" à moyen terme de l'allemand ne vient plus contre-balancer le "poids" supposé (à tort) de travail exigé à court terme par cette langue et "l'inutilité" supposée à long terme (à tort également) de l'allemand par rapport à l'anglais.

Car l'allemand, en lui-même et dans l'opinion publique, n'a aucune valeur ajoutée. Seules des couches un peu "culturées" (voir ce que je dis ci-dessous) de nos lycéens et étudiants sont à même de considérer les pas-tout-à-fait 100 millions de germanophones, leur pouvoir d'achat supérieur, la technologie germanique ou la bourse de Francfort, etc.

:mad: La culture, les lettres, l'art et la pensée, j'en parle même pas.
Ronan wrote: J'aime pas l'orthographe de l'allemand non plus, je sais pas pourquoi, c'est allergique, je la trouve repoussante, si on changeait les conventions orthographiques ca irait mieux
HEIN ??! Mais elle est formidablement simple !? Elle est presque phonétique ! Tu veux changer quoi ? ...
... D'ailleurs je n'ai toujours pas compris pourquoi les Allemands sont allé s'embêter avec leur récente réforme de l'orthographe, qui d'ailleurs est aussi mal passée que chez nous ça fait plaisir. Je ne vois vraiment pas ce qu'il y avait à changer.
C'est l'occasion de rappeler une chose : l'anglais soit-disant facile est une torture pour les élèves débutants. Evidemment, "nous" avons l'habitude de l'anglais, "nous" membres culturés de ce forum, nous qui regardons le journal de vingt heures (et pas forcément celui de TF1), nous qui écoutons France Inter, nous qui lisons Libé, le Figaro ou le Monde de temps à autres, nous, oui, nous avons l'habitude de voir de l'anglais. Mais un élève de 6e de banlieue telle que je les ai connus, devant "break" il lit [break] et "the" [te]. L'anglais nous parait si "évident" à la lecture (pour rejoindre un autre post en cours) parce que nous avons l'habitude, parce que nous sommes gavés d'anglais pour peu que nous sortions un tout petit peu de notre univers immédiat (sauf que tout le monde n'en sort pas). N'était le Ich-Laut et le Ach-Laut, l'allemand, c'est onze mois de gagné sur l'anglais pour la prononciation minimum.
Pour les enfants un peu dyslexiques qui se haussent jusqu'à la sixième grâce aux maths (16/20) et malgré le français (3/20), l'anglais, généralement, c'est le coup de grâce, le début de la chute absolu. Et comme bien sûr "si on est mauvais en anglais on est handicapé dans la vie" (mon boulanger, la secrétaire de mon percepteur et la bibliothécaire de la section "enfant" de mon quartier sont très, très handicapés par le fait de ne pas être bilingues), et comme il est devenu impensable de prendre allemand en LV1, ils finissent en steak haché.
Ronan wrote:Ce que moi je trouve dur en allemand, c'est l'ordre des mots dans les subordonnées. Verbe à la fin, mais dans nombre de phrases que j'ai à écrire en allemand à des amis, je me retrouve avec un verbe en trois parties plus je sais pas combien de compléments, et j'ai vraiment la sensation que mon résultat est trop lourd pour être correct...
Là encore je m'étonne : c'est vraiment super-ordonné. Je suis béat d'admiration devant le système hyper-logique de l'ordre mot et surtout des phrases (place zéro, deux et finale, tmèse du préverbe en place finale, etc.). On fait des thèses sur l'ordre des mots en latin - et je ne parle même pas du français (la place de l'adjectif en français, une des colles préféres à l'agreg de grammaire).
Ce qui est vrai par contre, c'est que les Allemands ont une fichue tendance à faire sauter les subordonnées. Donc, après huit an passés à apprendre que "ich glaube, dass er morgen kommen wird", on se retrouve avec un grand blond qui vous balance des "ich glaube er will morgen kommen" - que d'ailleurs il n'écrirait pas. Je t'accorde également que dans 3 % des textes (essentiellement littéraires, ou parfois journalistiques) les particules se baladent un peu loin. Mais pour le reste, la régularité germanique n'est pas un vain mot.

Rena wrote:Ce que je reproche à certains médias – et la France ne s’en lasse pas – c’est de toujours rabâcher les histoires des Nazis ! Les films sont toujours caricaturaux, les allemands sont des méchants et des cons
Ronan wrote:
Je me souviens d'un gars qui m'a dis très naturellement au lycée, "pourquoi tu aimes l'allemand? tous les Allemands sont des nazis", en 2001, un jeune de 15 ans qui sort ca, ca fait bizarre...
S'il le dit à cet âge-là, c'est qu'il a entendu ses parents le dire à la maison. Car rien ne justifie cette affirmation: il a bien dû voir aux infos que Gerhard Schröder est pas exactement ce qu'on peut appeler un nazi... A mon avis, c la faute des parents, car les média véhiculent même pas cette image, loin de là (à part les films qui se passent pdt la guerre, mais le gamin a dû se rendre compte que c'était une autre époque etq ue bcp de choses avaient changé!).
C'est un peu comme les enfants qui ont des réactions et des attitudes racistes dans les petites classes: ca peut pas être spontané, donc ca ne peut venir que des parents... hélas
Je crains que cela soit un peu trop optimiste. Bien sûr "s'il voit Schröder aux infos"... Sauf que notre jeunesse ne regarde pas les infos, et surtout pas Schröder aux infos. Quel est le dernier sujet sur l'allemagne passé au vingt heures de TF1 ? La fête de la bière à Munich ? Où l'on n'aura manqué de montrer des grosses Allemandes mamelues en costume bavarois transportant des chopes de bières gargantuesques et saucisses suggestives puant le graillon jusqu'à travers le poste de télévision ? Combien de fois par an repasse-t-on La grande vadrouille ? Une fois sur TF1, une sur M6, douze fois sur le cable et le satellite ? Je hais ce film.

Ma mère a maintenant des élèves qui ne savent pas qu'il y a eu un mur à Berlin et qu'il est tombé - bin oui mdame : on était pas né (tel est le flot médiatique aujourd'hui : toute information de plus de quelques jours est morte, caduque, sans valeur). Il ne faut pas non plus s'illusionner sur l'efficacité d'un programme d'histoire de troisième. Pour les élèves "normaux", il sera oublié juste après l'interro. Pour les mauvais, il n'aura jamais été intégré. L'Allemagne, c'est beaucoup plus loin que les Etats-Unis. Donc les Allemands sont et restent des nazis, vociférants, expectorants et cons.
Enzo wrote: En revanche, j'ai horreur de l'anglais académique (the queen's English)...les sonorités et surtout cette façon de monter et descendre la voix qui me parait exagéré. Mais il me semble qu'on retrouve moins cela dans les accents populaires anglais ou dans l'anglais-américain
Moi c'est exactement l'inverse. J'ai haï l'anglais "communicationnel", l'anglais (ou le yaourt) de la chanson, l'anglais marketing, l'anglais pub. Bref : j'ai haï l'anglais au collège et au lycée. Mais du Shakespeare, du John Donne ou même la BBC en fond sonore :love: .
Svernoux wrote: La plupart des langues (à ma connaissance), plus on les apprend, plus elles sont difficiles. C'est le cas de l'anglais et, à ce qu'on m'a dit, de l'espagnol. L'allemand, plus tu l'apprends, plus c'est facile. C'est une peu difficile au début car il faut apprendre beaucoup de choses par coeur, mais une fois que tu sais ces choses par coeur, tout roule tout seul
Totalement d'accord avec toi ! Je ne suis pas le seul d'ailleurs avoir connnu ce moment de "déblocage" soudain (vers décembre de ma deuxième khâgne) où tout à coup l'allemand vous paraît comme "révélé"...
... Plus sérieusement, les structures de l'allemand sont claires et bornées, et le système de dérivation/composition très organisé. Au contraire, l'anglais, à partir d'un certain niveau, devient très très idiomatique. Je n'ai jamais rien compris aux verbes modaux anglais et leurs 36000 équivalents, alors que leurs équivalents allemands sont très organisés.
Kokoyaya wrote: Comme je l'ai dit deux fois (mais personne n'a l'air d'avoir vu), on parle de l'allemand depuis le début alors qu'il y en a bien plusieurs, suivant les accents, les variantes (Autriche), etc. Ce serait peut-être constructif de séparer un peu si on veut quitter les généralités, non ?
Ce point peut d'ailleurs être mis en relation avec la prétendue "dureté" "rugosité" etc. de la langue allemande. Je ne vois vraiment pas ce que l'allemand hambourgeois (la norme, en théorie) a de dure. Je passe sur le Ach, ont a assez dit qu'on le retrouvait en espagnol, grec, breton, russe, persan, etc. Quand au Ich, c'est précisément le contraire d'un son dur ! On pourrait déjà plus légitimement parler des consonnes aspirées (die T(h)ür, ro(th)), ou de la tendance naturelle à assourdir toutes les consonnes implosives (Feld, Absonderung, etc.). Mais en fait, quand on dit que l'allemand normé (hambourgeois) est dur, c'est n'est pas à cause de l'allemand lui-même, c'est à cause de la manière dont les Allemands parlent le français s'ils tentent de parler français (en appuyant démesurément certaines articulations, là où précisément il ne le faudrait pas !).

Quant aux variétés de l'allemand, je peux parler du Schwyzertütsch. Là, je suis obligé de concéder que la rugosité n'est pas un vain mot. Carla ne m'en voudra pas, mais je n'ai jamais trouvé le tütsch très joli. Bon, il faut pas exagérer non plus, l'auteuse de l'Assimil-Poche a raison de rappeler que le fameux "Chuchichäschtli vom Chiuchechor" (TOUS les "ch" se prononcent [x] en alémanique, quelle que soit leur position) est un exemple stupide ("le buffet de cuisine du choeur d'église"). N'empêche "Bringe Si s Zmoorge au uff s Zimmer ?" (peut-on prendre le petit déjeuner dans la chambre), ça fait quand même [bringe si s tsmoooorge auuffstsimmer], donc beaucoup de voyelles démesurément longues suivies de beaucoup de consonnes.

En tout cas, une chose est sûre : ceux qui prétendent que l'allemand est guttural, dur, crachotant ou ce qu'on voudra n'ont jamais entendu les Sept dernières paroles du Christ de Haydn, un Lied de Schubert, les chansons de Marlène Dietrich ou le monologue de Faust...
... Car c'est bien le malheur. Tout le monde connaît "to be or not to be" (ne serait-ce que cela), tout le monde peut chantonner un truc ou un machin espagnol ou italien. Mais l'Allemagne reste totalement inconnue. A part peut-être Nina Hagen, mais là, effectivement, c'est un peu crachotant.

Sur ce, lass uns schlaffen, on verra les Sprachfehler demain, parce que là je suis complètement ausser Bertrieb.
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Post by Bloodbrother »

Sisyphe wrote:- moipersonnellementjepensequ'àmonavisselonmoi j'ai le droit de dire que je pense que je crois et je crois que je le pense et lui il a le droit de dire qu'il ne le pense pas mais s'il n'est pas d'accord il peut le dire mais il ne faut pas dire qu'on ne peut pas le dire, et inversement, parce que les droits de l'homme, la liberté d'opinion et le chou à la crème. Moi aussi il m'arrive de dire des bêtises sur ce forum, mais je ne persévère pas...
Tu as oublié le "on est en démocratie oui ou non ?" ;)
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Pixel wrote: Je veux dire par là que ça ne ressemble à rien que je connaisse... et que ça m'a l'air bien compliqué.

Montre :
- anglais : watch
- espagnol : reloj
- japonais : tokei
- allemand : Herrenarmbanduhr

Tu saisis ?
Si ca te rassure on peut aussi dire die Uhr, pour la Montre.
Mais bon, ca ne te fera pas changé d'avis je crois... ;)
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Post by ann »

Sisyphe wrote:- Faut-il être matheux pour aimer les langues ? Y a-t-il des "littéraires" et des "scientifiques" ? L'aptitude pour les langues, les lettres, les sciences ou l'omelette norvégienne est-elle innée, ou acquise ? Qui vint en premier, l'oeuf ou la poule ? Etc. Tout cela me paraît un peu spécieux (eh spécieux d'imbécile, allez-vous me répondre ! C'est nul :( ).
@Ann : je suis le premier à dire que la linguistique est une science - encore que je me méfie, épistémologiquement parlant, du modèle mathématique (et des purs universaux de la linguistique générale, mais c'est un autre débat). Mais la langue n'est pas la linguistique, et "pratiquer une langue" pour le linguistique, le traducteur littéraire ou technique, le cadre supérieur dynamique opérationel et branché, l'amoureux d'une femme étrangère, le poète déraciné ou l'immigré maghrébin, se sont autant d'expériences différentes. Quant à savoir si l'on est "scientifique" ou "littéraires", attention : avoir fait un bac S ne veut pas dire qu'on est "scientifique" (finît-on agrégé de math et normalien, j'en connais). Ca peut tout simplement vouloir dire qu'on était bon élève et qu'on a été orienté (ou qu'on s'est laissé orienté) vers ce qui est vu à tort ou à raison comme la classe d'élite.
Oups bon je ne m'étais pas bien expliquée. Il s'agit d'une attitude par rapport à la langue je pense à laquelle l'habitude de l'analyse littéraire, etc. ne prépare pas aussi bien que l'habitude du travail en science. Il ne s'agit pas du cerveau "scientifique" ou "littéraire" inné! J'ai eu en particulier une étudiante brillante en littérature qui ne cessait de me poser des questions sur le "pourquoi" des choses, du reste fort intéressant peut-etre pour celui qui s'intéresse à l'histoire de la langue : "je suis / tu es / il est /nous sommes / vous etes/ ils sont" pourquoi la racine change? et je lui disais "peu importe tu dois apprendre le français pour le moment et te dire "c'est comme ça, quant au pourquoi on en rediscutera!".
Pour ce qui est de la distinction entre "scientifique" et "littéraire" tout à fait d'accord avec toi, là n'était pas mon point de vue quand je le dis, mais simplement on classe généralement les "bons en langue" comme des "littéraires" et j'ai remarqué qu'au contraire mes meilleurs élèves en français provenaient de sections scientifiques (et comme je dis selon moi il s'agissait d'une gymnastique intellectuelle à laquelle ils étaient mieux préparés selon moi dans leurs études).
Pour la traduction littéraire il est évident que l'oreille littéraire est nécessaire, si on n'a pas l'habitude de lire des romans on aura du mal à rendre un roman dans notre langue parce qu'on ne connaitra pas bien la langue littéraire. Cependant là aussi j'ai beaucoup d'étudiants qui ont leur écriture, leur image du "grand style" et le plaque sur tous les auteurs indifféremment selon leur image du BEAU et sans s'adapter à celui qu'ils traduisent...
Et selon moi la gymnastique de la traduction "technique" est la meme: savoir s'adapter, reconnaitre, rendre dans une langue qui corresponde à l'original (là au moins si on rend la sauce plus compréhensible on ne fait pas une "faute" de traduction!).
Pile ou face?
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Celinchen
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Post by Celinchen »

Ca va etre un peu long mais j'ai trouve plein de choses a dire...
:lol:
Pixel a écrit:
Et puis, disons qu'entre : "buon giorno, come vai ?" et "guten tag, wie gets ?" (désolé pour l'ortho), y en a pas une qui - même sans connaître les langues et sans les avoir apprises - te semblerait plus facile à apprendre pour un français ?
Ben justement, pour reprendre cet exemple, je dirais que l'allemand est plus facile. ;) Dans ce cas, on dirait plus facilement [gouteune tak, vigétss] que [bouon djorno] en particulier du bOUon... qui est finalement pas toujours evident (j'ai entendu un certain nombre d'echecs :cry: )... Mais ce n'est qu'un exemple et il y a bien sur des choses plus difficiles a dire en allemand... :-?
svernoux a écrit:
Si, on a le droit d'avoir une impression. C'est pourquoi je ne peux rien dire aux gens qui trouvent la sonorité de l'allemand désagréable. Je peux juste essayer de les convaincre d'aller plus loin que les films de guerre pour en juger, mais ils ont le droit d'avoir cette impression. Mais je ne vois pas comment on peut avoir une "impression" de la difficulté d'une langue.

Pixel
Ah bon ? T'es vraiment têtue on dirait... (moi aussi je sais )
Un exemple : tous les gens qui disent : "le chinois ça a l'air compliqué", tu crois vraiment qu'ils ont appris le chinois, ou même commencé à l'apprendre. Non. Ils ont juste l'impression, avec les tons, les kanjis, et tout, que c'est compliqué.
J'ai plus souvent entendu ce genre de remarque de gens qui s'arretent a l'alphabet (oui oui, des gens pour qui le chinois et le japonais et le russe et l'arabe et le francais ont tous des alphabets... des lettres, quoi! :-? ) et ne cherchent de toute facon pas a apprendre des langues etrangeres (genre 'de toute facon tout le monde comprend le francais, non ?' :roll: )...
Pixel
Montre :
- anglais : watch
- espagnol : reloj
- japonais : tokei
- allemand : Herrenarmbanduhr
On dit aussi Uhr, en effet, Herrenarmbanduhr c'est la montre d'homme qui se porte au poignet. Un mot en allemand, qui demanderait une periphrase en francais et en anglais (je ne sais pas pour l'espagnol ou le japonais)...

Sisyphe, j'ai adore tes remarques... :loljump:
l'offre en anglais est pléthorique (ce qui ne garantit pas forcément un bon niveau de recrutement, passons).
Hehehe... je me leve et je confirme... que d'eleves traumatises par des profs qui parlent l'anglais comme des vaches espagnoles (encore heureux qu'elles n'aient pas vraiment essaye, qui sait ce que ca donnerait :sun: )
Mais un élève de 6e de banlieue telle que je les ai connus, devant "break" il lit [break] et "the" [te].
De meme que mon boucher ecrit 'bistek' ou 'bifstek' dans ses moments linguistes... :drink:
Et comme bien sûr "si on est mauvais en anglais on est handicapé dans la vie" (mon boulanger, la secrétaire de mon percepteur et la bibliothécaire de la section "enfant" de mon quartier sont très, très handicapés par le fait de ne pas être bilingues), et comme il est devenu impensable de prendre allemand en LV1, ils finissent en steak haché.
OU en stekaché...
Il ne faut pas non plus s'illusionner sur l'efficacité d'un programme d'histoire de troisième. Pour les élèves "normaux", il sera oublié juste après l'interro. Pour les mauvais, il n'aura jamais été intégré. L'Allemagne, c'est beaucoup plus loin que les Etats-Unis. Donc les Allemands sont et restent des nazis, vociférants, expectorants et cons.
Pourquoi, on avait de l'histoire en 3e ?? ;) :-o Bien d'accord... on a du mal a leur faire comprendre ce que l'on peut tirer de l'histoire. Mais l'homme en general refait cycliquement les memes bourdes, donc ils sont assez representatifs, en fin de compte.
Moi c'est exactement l'inverse. J'ai haï l'anglais "communicationnel", l'anglais (ou le yaourt) de la chanson, l'anglais marketing, l'anglais pub. Bref : j'ai haï l'anglais au collège et au lycée. Mais du Shakespeare, du John Donne ou même la BBC en fond sonore .
Ou le feuilleton BBC Lords of the Rings, réalisé en 81... un tresor !
Mais en fait, quand on dit que l'allemand normé (hambourgeois) est dur, c'est n'est pas à cause de l'allemand lui-même, c'est à cause de la manière dont les Allemands parlent le français s'ils tentent de parler français (en appuyant démesurément certaines articulations, là où précisément il ne le faudrait pas !).
Je finis la-dessus, parce que je pense que c'est une des remarques les plus justes de ce topic, vraiment. Merci Sisyphe !!! :hello:
"Servus!"
moonila
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Post by moonila »

Sisyphe wrote: Pour les enfants un peu dyslexiques qui se haussent jusqu'à la sixième grâce aux maths (16/20) et malgré le français (3/20), l'anglais, généralement, c'est le coup de grâce, le début de la chute absolu. Et comme bien sûr "si on est mauvais en anglais on est handicapé dans la vie" (mon boulanger, la secrétaire de mon percepteur et la bibliothécaire de la section "enfant" de mon quartier sont très, très handicapés par le fait de ne pas être bilingues), et comme il est devenu impensable de prendre allemand en LV1, ils finissent en steak haché.
Je souhaiterais rebondir sur les propos de Sisyphe même si c'est un peu hors-sujet, mais j'ai déjà exprimé mon avis à ce propos ....
Je fais partie de cette catégorie appelée dyslexique, j'ai réussi à me hisser jusqu'en sixième et même jusqu'en maîtrise en fac de psycho, je n'ai donc pas fini en steak haché :loljump:
Je tenais à dire qu'il est vrai que l'anglais a été une véritable catastrophe dans mon cursus scolaire ... j'ai plafoné à 4/20 ... c'est une langue que je ne comprend pas du tout ... quand je l'entend je ne fais pas du tout la différence entre les sons ... pour moi c'est comme si les gens parlaient avec du machemalot plein la bouche ... j'ai réussi à avoir 9/20 au bac (et un bac L en plus :D) mais j'avais en plus de mes heures de cours 4h de soutien par semaine et je dois bien dire que j'ai tout oublié ... je dois m'y remettre car pour mes études cela est absolument nécessaire vu que quasiment rien n'est publié en français et que tout est quasi en anglais ... et je n'y comprend rien, je n'arrive pas à trouver la logique.
Pour l'allemand, vu l'intervention de Sisyphe je me dis que si j'avais été un peu moins hermétique à l'allemand (qui semble plus facile pour les personnes comme moi) j'aurais peut être éprouvé moins de difficultés et d'ennuis dans mes cours de langue ... (eh oui, je fais parti des rares qui ne parlent que le français sur ce forum :D ), je garde cette information dans un coin du cerveau pour mon fils au cas où il serait dyslexique (il a de très forte chance de l'être) pour l'orienter peut être plus vers cette langue. Ah vi, une dernière chose, avec l'italien je n'ai eu aucune difficulté pour l'écrire. Quand je pratiquais encore cette langue je faisais moins de fautes qu'en français :-?
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svernoux
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Post by svernoux »

Pixel wrote:Je réponds une dernière fois et après j'arrête. J'ai l'impression qu'on sera jamais d'accord.
svernoux wrote:Si, on a le droit d'avoir une impression. C'est pourquoi je ne peux rien dire aux gens qui trouvent la sonorité de l'allemand désagréable. Je peux juste essayer de les convaincre d'aller plus loin que les films de guerre pour en juger, mais ils ont le droit d'avoir cette impression. Mais je ne vois pas comment on peut avoir une "impression" de la difficulté d'une langue.
Ah bon ? T'es vraiment têtue on dirait... (moi aussi je sais :P)
Un exemple : tous les gens qui disent : "le chinois ça a l'air compliqué", tu crois vraiment qu'ils ont appris le chinois, ou même commencé à l'apprendre. Non. Ils ont juste l'impression, avec les tons, les kanjis, et tout, que c'est compliqué.
Je vois pas en quoi je suis têtue : sur ce point-là, on est tout à fait d'accord. Un type qui dit "le chinois c'est dur" sans en avoir aucune idée, c'est aussi révoltant que qn qui dit ça pour l'allemand. Seulement, je m'insurge moins pour le chinois parce que c'est une langue que je ne connais pas et sur laquelle je n'ai rien à dire. Comme tu dis, on peut pas passer son temps à expliquer tout à chaque personne individuellement, mais de temps en temps, je prends quand même le temps de le faire, notamment quand il me semble que j'ai à faire à un public plus réceptif, comme c'est le cas ici. Parce que si on arrive à élargir un tout petit peu l'horizon ne serait-ce que d'une seule personne, c'est toujours une personne qui dira (un peu) moins de conneries.
Pixel wrote:"sehen, aussehen, aufmachen, zumachen"... Pour moi, ça ça ressemble à rien :D
Je veux dire par là que ça ne ressemble à rien que je connaisse... et que ça m'a l'air bien compliqué.
Ah bon ? Parce que (je reprends ton propre exemple) "watch", "reloj" et "tokei", ça ressemble à des choses que tu connais ?
Pixel wrote:Montre :
- anglais : watch
- espagnol : reloj
- japonais : tokei
- allemand : Herrenarmbanduhr

Tu saisis ? Et même si y a un sens à ce mot, une construction particulière, ça me semble compliqué. Et j'ai le droit de le penser.
Je ne sais pas, on pourrait probablement trouver des exemples qui te donneraient raison (mais on pourrait aussi trouver des contre-exemples), mais en l'occurrence, tu choisis très mal ton exemple. Je sais, tu as juste repris ce qu'a dit beelemache (je crois ?) et que je n'ai pas pris le temps de corriger parce que ça ne me semblait pas vital pour la conversation. Mais "Herrenarmbanduhr" ne signifie pas "montre", cela signifie "montre-bracelet pour homme" (mot-à-mot : "montre bracelet à bras pour homme"). "montre" se dit tout simplement "Uhr" en allemand, soit dit en passant le mot le plus court et le plus simple à prononcer parmi ceux que tu as proposés. Pas de bol.
Pixel wrote:
-"tous ceux avec qui j'ai parlé de l'allemand m'ont dit que c'était dur" : c'est pas une impression non plus, c'est des on-dit.
On-dit de personnes qui apprennaient l'allemand alors bon...
Je ne parlais pas de la qualité de tes interlocuteurs, je disais juste qu'un on-dit et une impression, ce sont deux choses différentes. Mais manifestement, tu n'as pas compris de quoi je parle.
Pixel wrote:
Pixel wrote:sans oublier qu'on a l'habitude du vocabulaire anglais - pas du vocabulaire allemand.
Oui, mais il n'y a que le vocabulaire anglais dont on soit imprégné au quotidien en France, donc à ce compte là, toutes les langues sont dures sauf l'anglais.
Pourquoi tu déformes-tu ce que je dis ?? :cry: J'ai dit que le fait qu'on soit imprégnés de l'anglais le rendait plus facile, j'ai pas dit que toutes les langues dont nous ne sommes pas imprégnés sont dures !!
Ah bon ? Ben tu voulais dire quoi, alors ?
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czort
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Post by czort »

Sisyphe wrote:Combien de fois par an repasse-t-on La grande vadrouille ? Une fois sur TF1, une sur M6, douze fois sur le cable et le satellite ?
:loljump: :loljump:

et chaque fois j'y échappe........je l'ai jamais vu et je crois c'est tant mieux
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svernoux
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Post by svernoux »

Désolée pour la triple explication sur Uhr, j'avais pas encore vu les explications des autres...
Sisyphe wrote:
Pourquoi, allez-vous me demander ? (en fait, vous n'alliez peut-être pas me le demander, mais j'ai besoin de cette question rhétorique). D'abord parce que les "stratégies d'orientation" sont aujourd'hui totalement intégrées par les nouveaux "consommateurs" de l'école, c'est comme ça. Aujourd'hui, on change son gosse de collège, on le balance dans le privée, on lui adjoint des cours privés type Acadomia etc. sans la pudeur dont, me semble-t-il, nos parents se revêtaient du temps déjà lointain (eh oui) où Caroline et moi faisions notre secondaire. Donc "l'intérêt stratégique" à moyen terme de l'allemand ne vient plus contre-balancer le "poids" supposé (à tort) de travail exigé à court terme par cette langue et "l'inutilité" supposée à long terme (à tort également) de l'allemand par rapport à l'anglais.
Bien vu ! J'y avais jamais réfléchi...
Sisyphe wrote: Donc, après huit an passés à apprendre que "ich glaube, dass er morgen kommen wird", on se retrouve avec un grand blond qui vous balance des "ich glaube er will morgen kommen" - que d'ailleurs il n'écrirait pas.
Oui, mais ça, c'est comme dans toutes les langues, c'est dû au manque d'immersion. Parce qu'il suffit de quelques semaines (voire jours) dans le pays ou avec des Allemands pour se rendre compte de ça. (huit ans sans savoir ça, ça fait long quand même !)
Du reste, j'aurais tendance à écrire : "ich glaube, er will morgen kommen", mais effectivement, ne l'ayant jamais vu écrit, je ne sais pas s'il y a une règle là-dessus... Rena, Hilfe!
Sisyphe wrote: Totalement d'accord avec toi ! Je ne suis pas le seul d'ailleurs avoir connnu ce moment de "déblocage" soudain (vers décembre de ma deuxième khâgne) où tout à coup l'allemand vous paraît comme "révélé"...
Oui, oui. Moi le déblocage a été en première, j'ai eu de la chance :lol:
Ca me fait penser que si l'allemand a une telle réputation de difficulté, c'est sans doute qu'il est mal enseigné. Parce que si je n'ai compris les déclinaisons qu'au bout de 6 ans, ce n'est pas parce que c'est difficile, c'est juste parce qu'aucun prof ne me les avait expliquées ! Quand la prof de première nous a expliqué (en "rappel") comment fonctionnaient les déclinaisons, elle a halluciné de voir qu'en fait ce n'était pas un rappel, mais une découverte pour tout le monde (bien que les gens aient commencé l'allemand dans des collèges et donc avec des profs différents).
D'où on peut comprendre que ceux qui n'ont pas persévéré jusqu'à la première ou la khâgne pour trouver un bon prof (voire qui ont persévéré mais ne sont quand même jamais tombés sur un bon prof) gardent un mauvais souvenir de cette langue. Mais pourquoi les profs n'expliquent-ils pas correctement dès la sixième (ou la quatrième) ? Ca éviterait bien des prises de têtes aux élèves qui apprennent l'allemand. Surtout qu'il y a vraiment des moyens mnémotechniques simples (genre la "casserole", dont on ne m'a révélé l'existence qu'en première, alors que j'avais appris par coeur mes déclinaisons depuis belle lurette et que ça ne m'était donc plus d'aucune utilité...)
Sisyphe wrote: Mais en fait, quand on dit que l'allemand normé (hambourgeois) est dur, c'est n'est pas à cause de l'allemand lui-même, c'est à cause de la manière dont les Allemands parlent le français s'ils tentent de parler français (en appuyant démesurément certaines articulations, là où précisément il ne le faudrait pas !).
:king:
Sisyphe wrote: En tout cas, une chose est sûre : ceux qui prétendent que l'allemand est guttural, dur, crachotant ou ce qu'on voudra n'ont jamais entendu les Sept dernières paroles du Christ de Haydn, un Lied de Schubert, les chansons de Marlène Dietrich ou le monologue de Faust...
:king: :king: :king:
Sisyphe wrote: Mais l'Allemagne reste totalement inconnue. A part peut-être Nina Hagen, mais là, effectivement, c'est un peu crachotant.

Tu oublies aussi Rammstein qui, c'est vrai, fait beaucoup d'efforts pour améliorer l'image de marque de l'Allemagne à l'étranger... :-?
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Post by czort »

Sisyphe wrote:Car c'est bien le malheur. Tout le monde connaît "to be or not to be" (ne serait-ce que cela), tout le monde peut chantonner un truc ou un machin espagnol ou italien. Mais l'Allemagne reste totalement inconnue. A part peut-être Nina Hagen, mais là, effectivement, c'est un peu crachotant.
Oh :-? c'est tres réducteur quand meme.
Allons Sisyphe tu as déja du entendre l'expression : "ich liebe dich" non ???
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ann
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Post by ann »

Sisyphe wrote: Mais l'Allemagne reste totalement inconnue. A part peut-être Nina Hagen, mais là, effectivement, c'est un peu crachotant.

:nono: Nina Hagen crachotante my god! L'idole de mon adolescence rabaissée à du contre-yaourt ;) :marto: tu as de la chance de ne pas etre sous ma main... petit insolent!!! Punition: séance d'hypnose avec Nina Hagen dans les écouteurs...
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