
Bon, bin je ne reviendrai pas sans cesse sur les raison du oui et les raison s du non. Je constate cependant que j'ai rencontré plus de partisan du oui sans conviction (y compris sur ce forum) "parce qu'il ne faut pas ralentir l'Europe, et que l'Europe c'est bien", que de non par pure opposition au gouvernement, dont je dois bien sûr concéder qu'il a dû exister.
Mais je ne comprends toujours pas que d'aucuns puissent dire "je vote oui sans avoir lu le texte parce que j'aime l'Europe".
Par ailleurs, Beaumont, je t'en prie, ne juge pas les Français sur ce que les médias en montrent ! Je n'ai jamais aimé Arlette et moins encore l'autre gorille borgne (je n'ai rien contre les borgnes, hein

). Mais le désespoir qui peut pousser à l'un ou à l'autre, ça n'a rien d'un pur vice gaulois.
Il est évident que nous tournerons en rond sur cette question. J'ai rencontré des non de conviction en-dehors des meetings, et j'ai vu dans les meetings des gens qu'on ne voyait pas d'habitude. Sans parler des déchirement dans les familles, ou entre camarades de fac (ou sur ce forum !). Toutes choses que je n'ai jamais vues dans d'autres élections, à commencer par les dernières européennes, ou moi-même j'avais du mal à avoir envie de voter du point de vue de l'Europe, et la tentation de voter au regard de mes opinions nationales du moment.
C'est ce qui me pousse à dire que le débat a été meilleur et plus large que d'habitude, et que ce n'est pas un pur vote de protestation (encore, si le score avait été riquiqui, comme pour Maastricht, ça aurait pu faire la différence. Mais pas à 55% des voix).
Mais le fait est que nous ne connaîtrons pas les intentions de 40 millions d'électeurs individuellement. Y compris ceux qui ont voté non parce que leur prof honni de version latine votait oui (;) j'ai une amie ouiste qui m'avait dit "depuis que je sais que M. Z veut voter oui j'ai presque envie de voter non". Mais je ne crois pas qu'elle l'ait fait !).
Svernoux wrote: (parce que de toute façon, des hommes politiques dont j'approuve "l'intégralité" du programme, y'en a pas).
Effectivement, il n'y en a pas. Mais il y a des concessions que l'on peut faire et d'autres que l'on ne peut pas faire. C'est une question de degré, de proportion...
Je crois aussi - mais c'est un peu hors-sujet - que le vice de la dernière présidentielle a été que les candidats eux-mêmes ont mis en avant l'aspect "programme" du vote, alors qu'il s'agissait d'un vote de personne. Mais ils y ont contribué : en antéposant la présidentielle par rapport à la législative et en imposant le quinquennat qui fait de facto de président le chef meneur d'une législature, du côté des "gros" candidats - et appelant au vote d'influence du côté des "petits".
Non moi ce que je comprends c'est que l'UE considère bien (prend acte) que la France rejette, mais considère que l'enchaînement des diverses ratifications (le processus) reste en vigueur, c'est-à-dire que les autres pays gardent leur engagement de soumettre à ratification - probablement pour voir à la fin ce qui peut être fait suivant le nombre de non (du genre ajouter un protocole annexe sur les points qui fâchent et faire revoter, ou bien laisser tomber et repartir formellement de zéro)
Comme souvent, Olivier est d'une grande sagesse.
Roland est preud, et Oliver est sage.
S'agissant de l'avenir, je vois pour ma part plusieurs scénarios possibles :
1. Nous sommes les seuls à dire non.
Dans ce cas,
la France se retrouve dans la position du Danemark après Maastricht .

L'avait-on oublié ?...
... En passant : je me souviens distinctement d'éditos alarmistes dans la presse à ce moment-là. Or il me semble qu'aucun criquet, mouche, grenouille ou fleuve de sang n'a pour l'instant été signalé à Copenhague (cela dit, il y a de meilleurs danologues que moi sur ce forum). Donc, par pitié, oublions les sept plaies d'Egypte.
Ce qui signifie qu'on nous imposera certainement une application partielle du traité ; au moins - ce qui m'attriste - sur la partie institutionnelle, mais avec des dérogations et des garanties supérieures sur les points qui sont le plus passés pour des casus belli.
Et de toute façon, ils seront bien obligés de craindre l'opinion française à la négociation du prochain traité.
2. Nous ne sommes pas les seuls à dire non (ce que je commence à croire possible).
Si le vote français bouledeneigise, il faudra bien se poser la question d'une renégociation, y compris "en partant de zéro".
Il est quand même monstrueux que la constitution elle-même n'ait pas prévu d'article concernant sa propre validation et surtout sa propre récusation (sinon celui qui dit qu'en cas de refuse la Commission "se saisit" de la question - mais encore). .
Si l'on est optimiste, on pourrait penser que l'idée d'une véritable convention s'impose cette fois-ci. J'y crois moyennement.
Je suis en revanche persuadé que les décideurs cette fois-ci craindront franchement l'opinion. Il est effarant qu'ils aient pu oublier le "non" danois ou le "oui riquiqui" français de Maastricht. J'ose espérer qu'un "non" de "gros" pays ("grand", peut-être pas, mais "gros" numériquement) les frappera un peu plus.