Rassure-toi Kokoyaya, j'avais bien compris l'humour...
Tu as raison, linguistique et traduction sont deux métiers différents, aucun n'a tort ni n'a raison.
Pour reprendre une comparaison que je fais souvent : un ingénieur en aéronautique n'est pas tenu de piloter un avion, inversement, un pilote d'élite ne saurait pas forcément dessiner un avion.
Même si, en toute logique, l'ingénieur passionné d'avions tentera de posséder un petit brevet d'aviation, et le pilote aura deux ou trois notions de de physique aérodynamique.
L'un et l'autre ont souvent fait autant d'années d'études (une formation de pilote, c'est long), mais quand je suis dans un avion, je préfère savoir que c'est un pilote breveté qui est aux commandes.
Pour ma part, j'admire réellement ceux qui savent traduire et parler "fluently" dans une langue étrangère vivante (parce que bon, mon latin, hein...). Je lis des thèses universitaires en allemand mais dès qu'il s'agit de parler (ou d'écrire), je patauge grave (idem pour l'anglais ou le grec moderne). C'est le cas de beaucoup de linguistes, qui connaissent des anecdotes dans six cents langues mais ne maîtrisent réelement que leur maternelle, et en baragouinent de manière acceptable une ou deux.
Quant aux "théories de la traduction", je suis d'accord pour dire qu'aucun livre ne peut expliquer comment on traduit a priori ; pour continuer ma métaphore, l'ingénieur peut expliquer au pilote le fonctionnement exact de son avion (la portance, l'accélération, la consommation, etc.), toutes choses utiles pendant un vol ; mais certainement pas lui apprendre à voler ; pour ça il faut un pilote-instructeur, et de la pratique.

Noilà...
PS : au fait, je suis un imposteur : tout ce que j'ai dit plus haut n'est qu'une purée personnelle de trucs que j'ai lus dans divers ouvrages, mais j'ai la flemme de chercher lesquels, parce qu'en plus d'être des "tétracapilotomistes" patentés, les linguistes sont généralement de grosses feignasses.