Et avec 62 % de participation, apparemment beaucoup au regard des standards du pays et sachant que le vote avait été présenté comme consultatif.Miguel wrote:Verdict aux Pays-Bas :
NON !
Non 63 % - Oui 37 %
Cette Europe qui se révolte me plaît ...

*
N'ayant pas le temps de revenir sur le fonds, et sur deux-trois choses qui trainent plus haut (merci aux Polonais du forum pour leurs éclaircissements - plus on vote contre l'Europe et plus on parle de l'Europe entre Européens, c'est bien non ?

... Il me semble que pour certains des sept autres pays ayant choisi la voix référendaire, c'est une première. Et l'Allemagne, qui ne connaît pas cette procédure, y avait un temps songé.

Je ne serais pas étonné qu'au prochain texte européen à faire passer, plusieurs autres gouvernements choisissent cette voix (ou même - mon rêve - qu'un texte l'impose), soit pour tenter un coup de poker (retrouver une légitimité en offrant un vote que l'on pense gagner), soit pour se défausser (rejeter une évolution européenne dont on ne veut pas mais sans oser le dire), soit enfin - rêvons - par honnêteté politique, et constatant l'attente démocratiques des peuples européens.
Attention, la minute de philosophie politique : je suis de ceux qui croient que les rapports sociaux et politiques sont par natures antagonistes, qu'ils naissent toujours d'un rapport de force et qu'ils tendent toujours à y retourner, la loi - qu'il faut souhaiter - ne faisant jamais que chercher à atténuer ces rapports de force en imposant le contrat (au contraire de ceux qui pensent que les rapports humains sont par nature et immédiatement contractuels).
D'une certaine manière, j'ai l'impression que les peuples européens sont en train de reprendre l'avantage, ou pour prendre une autre métaphore sportive autrement plus chère à Miguel : qu'ils ont repris le ballon et qu'ils mènent le jeu. Les dirigeants européens, quelque honnêtes et pleins de foi qu'ils fussent dans leur démarche (oublions VGE, mais je respecte l'intégrité morale d'un Delors) , ont commis cette assourdissante et incompréhensible erreur de considérer leurs peuples et ses représentants comme les instances d'enregistrement. Or le rapport de force s'est inversé : aucun traité ne pourra pas plus être négocié sans que la question revienne "vont-ils voter oui ?". Car je vois mal l'opinion des Etats ayant procédé une fois au référendum admettre qu'on leur refuse ce droit désormais acquis : semel heres, semper heres.
Qu'ils votent oui (désormais significatif, puisqu'on pourra l'opposer à un "non" sorti de sa pure "potentialité hypothétique" ) ou qu'ils votent non, ils expriment réellement une opinion sur l'Europe...
... Opinion positive (Espagne) ou négative, opinion que vous jugerez plus ou moins fondée suivant vos orientations (mais le propre d'une opinion est d'être toujours imparfaite : si nous n'avions que des vérités sans doute possible, il n'y aurait plus besoin de démocratie), mais opinion quand même.