
Nous sommes le 31 octobre, c'est le jour de l'Halloween, qui est fêté avec beaucoup de plaisir au Québec! Alors, je vous parle des pratiques liées à cette fête ici.
Pour ceux qui ne connaissent pas : la journée est principalement sous le signe de l'épouvante. En guise de décoration pour la maison, on prend une citrouille (potiron) et on y découpe un visage quelque peut terrifiant ou comique, puis on installe une chandelle à l'intérieur. Les enfants se déguisent en fantômes, sorcières, draculas, massacreurs à la tronçonneuse, étrangleurs de Boston, etc., ou autres : animaux, fées, pompiers, chinois, personnages célèbres...

Ainsi costumés, ils partent en petits groupes et sonnent aux portes des maisons pour demander des bonbons. Il y en a qui entrent avec leur sac grand ouvert pour recevoir leurs bonbons et ne disent pas un mot parce qu'ils sont trop intimidés par la rencontre avec des inconnus. Pour d'autres, c'est le contraire : dès que la porte s'ouvre, ils nous trompettent avec un grand sourire : « Joyeux Halloween!!! » Habituellement, on se contente de ça. Ensuite, il faut dire quelque chose aux enfants comme « Oh, il est beau, ton costume! Tu fais une très belle sorcière! »... en espérant qu'on a bien deviné.

Je me souviens aussi que quand je passais l'Halloween, on nous demandait parfois de chanter une petite chanson. Là, c'était gênant, mais si on fredonnait la moitié d'une ligne de Frère Jacques, ça suffisait. Ouf! Ce qu'il ne faut pas faire pour avoir ses bonbons d'Halloween. À la fin de la promenade, on finit par se ramasser un sac plein de bonbons qui vont se dévorer en trois jours, sauf les derniers qu'on n'aime pas et qu'on conserve dans un bocal pendant un an ou plus au cas où on serait en manque. Les grands favoris restent bien sûr les mini-tablettes de chocolat (qu'on mange toutes le soir même). On s'est souvent plaint entre nous qu'il n'y en avait jamais assez, et qu'en plus, on n'aimait pas trop telle ou telle sorte de bonbon et que du chocolat aurait été bien meilleur à la place. Ensuite, il y en a qui donnent des pommes. Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse avec des pommes? C'est les parents qui les mangent. Mais en fait, on a aussi très peur des pommes, alors on dit aux parents de les couper en très petits morceaux parce que les professeurs à l'école disent que des maniaques mettent des lames de rasoir dedans.
La lame de rasoir dans les pommes à l'Halloween, c'est l'un des mythes les plus touchants de l'enfance québécoise.
Mais toujours est-il que moi, j'aurais voulu que tout le monde nous donne seulement du chocolat. Ah, et des Rockets aussi. Voici une photo de Rockets (appelés Smarties aux États-Unis, mais l'emballage est exactement le même) :

On n'appelait pas ça des Rockets. En fait, on n'avait pas de nom pour ces petits bonbons poudreux acidulés. On les nommait par une paraphrase ressemblant à « tsé, les p'tits bonbons en rouleaux... ». Leur goût rappelle la poudre pour faire du jus artificiel.
Maintenant que je suis plus grande (mais si peu), j'ai le privilège de donner à mon tour des bonbons aux enfants. J'ai d'ailleurs fait une provision de chocolat et de Rockets avant-hier. Imaginez que vous avez 3,088 kilo de chocolat en mini-tablettes dans votre garde-manger pendant deux jours qui doivent attendre le 31 octobre pour que des enfants viennent les chercher. Qu'est-ce que vous faites en attendant? Ben, vous testez la marchandise!

Passer l'Halloween est un des grands plaisirs de l'enfance. En plus de la possibilité de se vautrer dans la friandise en toute bonne conscience, on peut se déguiser, et c'est génial : se chercher une idée de costume, le fabriquer soi-même en tout ou en partie, appeler ses parents à l'aide parce qu'on n'arrive pas à faire ce qu'on voulait , se mettre en quête des accessoires les plus crédibles. C'est un tel plaisir qu'on poursuit la folie rendu à l'âge adulte en s'organisant, autour du 31 octobre, des fêtes costumées entre amis ou en allant dans les bars habillés en toutes sortes de choses.
La dernière fois que j'ai passé l'Halloween, c'était à l'âge de 19 ans, je commençais l'université. Disons que c'est presque illégal rendu à cet âge!


C'est pour cela qu'il faut prévoir beaucoup de provisions... sans oublier les besoins personnels éveillés par toute cette euphorie du chocolat.