
Ce soir, lassé de la littérature et de la linguistique, j'étudie la mécanique des fluides...
Ma baignoire ne veut pas se vider... Soit, me dis-je, il faut dévisser le siphon (un siphon font font... D'accord, c'es nul).
Mais comme le siphon de la baignoire de récupération de mon logement de bonnes du début du XIXe siècle (si le complément du nom existait encore, je dirais bien qu'il y a trop de complément du nom, mais l'Université nous a bien expliqué que le complément du nom n'existait pas, donc tout va bien. Quand je serai universitaire, je déciderai que les siphons bouchés n'existent pas)... Donc, comme le siphon etc. est placé très mal et très bas, je ne peux pas mettre de cuvette plus bas puisqu'il n'y a plus bas. Et comme la mécanique des fluides la plus élémentaire explique que je ne puis mettre plus haut une cuvette pour rattraper l'eau d'un siphon qui serait plus bas, vu que l'eau va toujours plus bas, je suis contraint d'opérer plus haut, c'est-à-dire récupérer à la bassine l'eau stagnant dans la baignoire, et la rejeter dans le lavabo.
À coeur vaillant, rien d'impossible. Et sploutch, et sploutch, et sploutch, et aïe mon dos, et sploutch et sploutch...
C'est curieux, me dis-je toutefois : l'eau n'a pas l'air de diminuer malgré mon ébassinage forcené.
Je crois même qu'elle remonte vers le haut chaque fois que je jette l'eau dans la bonde situé en bas du lavabo.
Qui est plus haut que la baignoire.

Une seule conclusion possible : l'évacuation du lavabo et de la baignoire communiquent. Et si ce ni le siphon de l'un ni le siphon de l'autre qui sont bouchés, mais bien l'aval de l'évacuation.
L'eau revenant toujours à son premier niveau, je me suis cassé le dos sur un mouvement perpétuel.
Et dring chez le voisin du bas, boujours je suis le voisin du haut, l'eau qui est en haut ne s'évacue pas vers le bas...
Oh le beau stalagtite (qui tombe vers le bas, comme chacun sait) qui s'est formé sur la partie de mon évacuation qui, allez savoir pourquoi, parcours le mur extérieur sur plus d'un mètre.
Et glou et glou...
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)