Le club des noctambules...

[Sisyphe]

6h11, mon cours est parvenu à son entéléchie... Mais moi, je suis arrivé au non-être.

Pourtant, il va me falloir exister jusqu'à 16 heures... Le non-être peut-il exister, tout comme l'être peut n'exister pas ?

[Anuanua]

Oui : le non-être peut exister; ça s'appelle épuisement (ou surmenage, ou abus de soi, ou comment préparer sa dépression)
et l'être peut n'exister pas : ça s'appelle robotisme, dépersonnalisation ou militaire.

Puis-je te suggérer une proposition ou te proposer une suggestion? À 16:01 : retour au foyer (ou autre système de chauffage) et dodo intense sans poser de questions. Gueuleton léger si et seulement si nécessaire au dodo : qui dort dîne!

On l'aime notre Sisyphe et on veut le garder. Dans l'être autant que possible, avec ou sans entéléchie (tous les psy (autres que psychiatres et béhavioristes cognitifs) te le diront : la perfection, comme le bonheur, est au moment présent ou n'est pas). Crois-moi ou pas, c'est la voix de l'expérience qui parle : la mienne et celle de nombreux qui ont été aussi idiots que nous moi.

[kokoyaya]

Gueuleton léger si et seulement si nécessaire au dodo : qui dort dîne!

L'origine est complètement différente, ça ne veut pas dire qu'une nuit remplace un repas.

[Anuanua]

Mais non! Et même que la faim peut nous réveiller!

Si tu lis les posts précédents, tu verras qu'il y a des jeux de mots. Tu as déjà entendu parler d'un sommeil protéiné?

[Anuanua]

ÉTEIGNEZ POUR VOIR . . . . .

J'ai toujours aimé cette phrase un peu lapidaire populaire chez les amateurs d'astronomie et les amoureux de l'Univers.

Elle convient aussi, évidemment, à tous les habitants de la nuit (aussi appelés "noctambules") et à plusieurs qui s'aperçoivent que, pour mieux entendre, il est utile de commencer par se taire... Ce sera le sujet de ce post.

Note à ceux qui n'ont pas suivi le début de la conversation entre Sonka et moi, conversation qui commence dans le topic "Qu'est-ce qu'on mange?". J'avais répondu que "Je bois" dans ce message. S'ensuivit un échange entre Sonka ("svernoux") et moi, échange que vous trouverez, entrecoupé d'autres posts, dans les messages qui suivent étalés sur trois pages. Puis Sonka me partage que

Oui, en réalité je ne t'ai pas tout à fait bien lu quand j'ai parlé d'énergie. En général, quand on mange vivant, on ressent une hausse d'énergie, plus de légèreté et une plus grande clarté d'esprit, et généralement tout cela va de pair. Cela me semble plus étonnant d'être abattu physiquement mais plus clair d'esprit, mais après tout pourquoi pas ! Chacun est différent.

Ce à quoi je réponds

Logiquement, ce que tu dis est 100% cohérent et irréfutable, Sonka. J'ai une tentative d'explication mais ce n'est qu'une hypothèse.
Ce n'est pas la première fois que j'observe ce phénomène chez moi ; de fait je l'ai vécu aussi beaucoup plus jeune (ado et jeune adulte). Je crois qu'il s'agit d'un phénomène de restimulation d'implants ou souvenirs inconscients. Je m'explique.

Mais, vu qu'on entrait dans des considération plus psychologiques et philosophiques que culinaires, et trouvant que ça devenait un peu hors-sujet dans le topic "Qu'est-ce qu'on mange", j'ai donné rendez-vous à Sonka ici pour la suite. Ce qui semble l'avoir un peu offusquée d'ailleurs... Bon : disons qu'elle est bienvenue même si elle veut venir de jour...

Réponse @ Sonka
Cette hypothèse est dans le titre de ce post : "Éteignez pour voir". Quand on est malade, ce n'est pas tout qui s'éteint ; on serait mort. On dirait que, pendant la faiblesse imposée par la maladie, plusieurs obsessions, aberrations etc. se sont tues. Comme je mentionnais dans ce message :

Un autre point que je remarque est que ma pensée est BEAUCOUP moins folle présentement que quand je suis "en santé"... D'accord, elle est moins active, mais ça vient ensemble, non? Je pense moins mais je pense mieux.

La maladie m'a forcé à taire ce moulin à bruits dans ma tête. Pour la simple raison qu'il n'y avait pas assez d'énergie pour faire tout fonctionner. Un peu comme, dans une auto qui a de la misère à démarrer parce que la batterie est faible, on arrête la radio et la climatisation, on éteint les phares, on arrête à peu près tout quoi pour avoir l'énergie disponible pour l'essentiel. Ou comme quand ton ordi devient extra-lent et tu vois dans la barre des tâches qu'il y a 18 programmes qui roulent : tu en fermes plusieurs pour pouvoir travailler plus à l'aise. Semblablement, la maladie a éteint les folies, les "cassettes automatiques", les pensées-qui-ne-servent-à-rien, les obsessions, les ressentiments, toutes ces choses qui semblent s'attacher à nous alors que c'est souvent nous qui nous nous y attachons...

Et j'ai connu la paix.

Oui, je comprend que ça te semble "étonnant d'être abattu physiquement mais plus clair d'esprit", mais ça se comprend mieux si on sait que j'étais plus clair d'esprit parce que moins assourdi, moins éparpillé.

C'est cet état que j'espère conserver, Sonka, pas celui de demeurer malade. Je sais que, l'énergie revenue, seule une certaine discipline intérieure, celle du choix discriminant, pourra conserver cette sérénité. Choix d'alimentation entre autres. Et tes commentaires m'ont aidé à y voir plus clair (et je t'en remercie sincèrement!). Grâce à eux, je constate, depuis cette maladie, que l'alimentation joue un rôle que je ne soupçonnais pas dans l'acquisition et la conservation d'une certaine sérénité.

"Éteignez pour voir" : c'est précisément ce que cette maladie m'a fait faire. Maintenant que "la santé"(?) m'est revenue, j'ai le choix entre une discipline difficile et un retour à la folie. Nan : je ne suis ni bipolaire ni psychotique : simplement habité de parasites comme la plupart des gens. Faire le ménage dans ses pensées et, surtout!, dans ses émotions attachées et anachroniques (comme des ressentiments, des deuils pas finis etc.) est plus difficile que faire le ménage dans son corps avec des jus de fruits.

Merci de tes commentaires qui m'ont été utiles, Sonka!

[svernoux]

Eh ben Je t'en prie !

Si tu veux creuser le sujet, notamment de l'alimentation vivante, tu verras qu'on trouve beaucoup plus de ressources québécoises que françaises. Je peux t'en indiquer quelques-unes par mp si tu veux. Personnellement, je m'intéresse au sujet sans me convertir à quoi que ce soit (je suis toujours omnivore, notamment par faiblesse). Mais nous avons quand même largement augmenté la part de cru dans notre assiette (et au passage diminué la part de viande et d'oeufs) et il est évident qu'on est beaucoup plus léger et vif quand on mange vivant. sur mon mari, c'est assez spectaculaire (disparition de la plupart des douleurs diverses et de l'insomnie), même si ce n'est pas dû qu'à l'alimentation : il fait aussi un travail mental sur lui-même. Mais en tout cas, c'est très positif !

[Anuanua]

Que dirai-je qui n'est pas platitude? L'essentiel des choses et des êtres n'est pas du domaine de la pensée et des mots, mais de l'acte d'être lui-même,
c'est à dire de l'acte d'être soi-même.

(Paroles de l'écrivain québécois "Toutou", extraites de "Sagesse, Humour et Santé", trois sujets qui m'intéressent.)

23:50 : la mi-nuit approche. "The midnight chimes at the steeple, and I am alone..." (Thomas Moore) Vraiment alone : même les frères Bot sont absents cette nuit.

Je bois des légumes... Bin oui, depuis ma discussion avec Sonka, j'ai rapatrié mon extracteur à jus que j'avais prêté à ma fille ...qui ne s'en servait pas! J'écoute Zigeunerweisen ("Airs bohémiens") de Sarasate. Belle czardas, majoritairement en mineur ionien (mode de la, souvent appelé "mineur antique"), parfois en majeur relatif (mode éolien ou "de do"). Je pense à Sisyphe, notre bien-aimé président (moi je l'aime bien, en tous cas) ; j'espère qu'il a pu rattraper du sommeil. Je suis content qu'il ne soit pas en ligne en ce moment (j'espère qu'il dort! Tout noctambule qu'il soit...). Je pense aussi à Chysopale qu'on voyait souvent au Club... Qu'est devenue la belle papillonne?

Il y a aussi Maïwenn qu'on ne voit plus aux noctambules depuis qu'elle s'est déthaïlandée. (À moins qu'on doive dire "déthaïée"? En grammaire multilingue, je ne connais pas trop les déthaïs.) C'est vrai qu'elle trichait : alors qu'un vrai noctambule voit les étoiles la nuit, elle c'est en plein soleil qu'elle noctambulait! Ou, pour le dire avec ses mots :

A cette heure-là, après avoir loué un transat sur une plage de sable blanc, je me baignais dans une eau turquoise qui devait bien dépasser les 30°

(Oui oui : elle a publié ça au Club des Noctambules!!!)

Brèfle, je n'ai pas grand chose à vous dire cette nuit. Je viens parce que le compteur me dit que vous venez aussi, en majorité silencieuse. Et donc que, même si je suis seul en ce moment, je ne suis pas seul car je suis avec vous à travers le temps. Je ne me demande donc pas, comme ce poète tout d'humble tendresse

La page que j'écris, à qui vais-je la tendre?

Je suis l'anti-Sisyphe. Alors que lui fait d'abord la moitié de son travail, puis l'autre moitié, puis doit reprendre la troisième moitié pour bien préparer la quatrième et, quand le ciel bleuit, doit laisser la moitié infinie (oui : c'est un jeu de mots!) et aller dormir une demie heure avant de devoir aller au bouleau (alors que moi je préfère nettement l'érable), moi je n'ai pas de problème à faire mon travail d'un coup. Enfin UN travail. Ensuite je prends un demi repos, puis je vérifie qu'il ne me manque pas trop de repos avant de faire le deuxième travail d'un coup, puis je retourne faire un do (un demi dodo, quoi). De sorte qu'après (et parfois avant) avoir complété un travail, j'ai toujours sommeil Insomnie? C'est pas pour les noctambules, ça! J'ai toute la journée pour faire 8 do. Ce qui me convient parfaitement car j'ai toujours pensé que la paresse est un signe d'intelligence (je suis subtilement hédoniste, voyez vous?). En effet, c'est toujours un plaisir de travailler 4 heures à chercher une façon d'épargner une demie heure. Bin quoi? Ça sert ensuite toutes les fois que j'ai à la refaire, cette demie heure, non? Vous voyez si Sisyphe travaillait comme ça? Au lieu d'avoir à faire une demie, puis la demie de la demie restante, puis la demie de la demie de la demie, etc. etc. etc., il aurait à faire une demie d'une demie, puis le quart du quart, puis le huitième du huitième, puis le seizième du seizième, puis le 32ième du 32ième et ainsi de suite, de sorte qu'au tiers du temps que ça prend pour faire deux moitiés, il aurait tout fini (Si si :vous pouvez vérifier le calcul!)

Tout faire dans le tiers du temps que ça prend pour tout faire, c'est pas bien ça? ... De sorte qu'en réunissant de longues études théoriques à une pratique assidue, on parvient à tout faire dans le tiers du tiers (un neuvième, quoi), puis 1/27, puis 1/81 et ainsi de suite, de sorte qu'on tend vers finir l'infini en un temps zéro. Facile à comprendre, non? C'est ça que j'appelle la VRAIE paresse! C'est pas intelligent, ça? Les industriels paient des fortunes pour commencer à approcher un tel résultat.

Ma prof ne comprend pas toujours quand je lui dis "J'ai un travail de 5 heures à terminer : à tout de suite".



L'autre aspect intéressant de ces travaux fascinants est qu'on peut inverser le raisonnement. Ainsi, quand je vais faire une sieste d'une demie heure comme Sisyphe, j'en ai pour la journée

Bon : ceci dit, je crois que je vais aller me reposer quelques minutes, moi.

[Anuanua]

02:40

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Pas de frère Bot cette nuit.

Journée pas productive. J'ai plus niaisé sur le Net que produit aujourd'hui. Si quelqu'un pouvait m'indiquer comment on se sort d'une léthargie...

C'est pas que j'ai pas des choses à faire. J'ai de l'ordre à mettre dans ma maison. Et dans mon corps. Et dans mes pensées. Et dans mes priorités. Et, autour, il y a toute une planète qui a urgemment besoin d'aide. Et moi, pendant ce temps, je niaise...

Nan, chui pas fier. 971

[Sisyphe]

Ce soir, charade linguistique :

Mon premier est un adverbe énonciatif (ou mot-phrase) négativo-assertif en français.

Mon deuxième est un pronom de politesse aux cas directs en allemand.

Mon troisième est la première rune de l'alphabet runique scandinave (dit futhark récent).

Et mon tout est un crétin qui corrige encore des copies à 2 heures du matin à un jour de Noël.

(Bon, en fait, je ne les corrige pas vraiment : je les regarde férocement pour savoir comment je vais les corriger demain dans le train).

[svernoux]

Et on n'est pas vraiment un jour de Noël non plus... Tu as déjà perdu la notion du temps ?

Mais je compatis quand même !

[Anuanua]

Bin... c'est qu'il va d'abord devoir passer la moitié du temps entre maintenant et Noël, pis la moitié de la moitié et ainsi de suite. Et chaque fois qu'il ne restera qu'une minute avant Noël, il va échapper son calendrier et devoir tout recommencer...

Ou pire : il va échapper son bas de Noël au moment précis où Papa Noël va passer...


On peut enlever un complexe d'échec permanent d'un gars, mais pas s'il s'appelle Sisyphe. Les dieux de l'Olympe en ont décidé ainsi et on ne peut rien contre eux, nous, pauvres mortels déjà à moitié morts après les courses des fêtes.

À moitié morts financièrement aussi, d'ailleurs...

[Anuanua]

C'est Noël! C'est Noël! Tout le monde fête!

Euh... bin non justement. Et je vous écris pour vous partager l'autre côté de Noël.

Évidemment, à minuit, tout le monde est debout (sauf les bébés, les vieillards et les malades) et pourtant il n'y a personne au Club des Noctambules cette nuit (sauf moi). Bien sûr bien sûr me direz-vous : tout le monde est au réveillon et ils et elles ont autres choses à faire que pitonner sur leur ordi à dire je-ne-sais-quoi sur ce pseudo-Club! Alors voilà pourquoi il n'y a personne cette nuit.

Et pourtant... et pourtant, je vous dis que ceci n'est que la moitié de la réponse. Et que cette réponse, comme les travaux du bien-aimé président de ce Club très respectable (le Club. Euh, le président itou. Enfin... j'veux dire... les deux, quoi) cette réponse contient au moins quinze moitiés. Pas toutes égales entre elles. Certaines sont nettement supérieures et d'autres nettement soumises...

Certaines dénominations qui se disent chrétiennes refusent de fêter, à Noël, la naissance de Jésus. Parce que, disent-elles, 1° c'est une fête païenne et 2° Jésus n'est pas né un 25 décembre (le 25 décembre est l'ancienne "Fête de la lumière" babylonnienne qui fêtait le retour des jours qui rallongent). Je suis 100% d'accord avec elles que Noël est devenue une fête païenne. Ce n'est plus la fête de l'Amour (l'Amour universel, celui avec un grand "A") ; c'est la fête des cadeaux. Des commerçants. Et de l'alcool. Concernant le fait que Jésus n'est pas né un 25 décembre, c'est exact : même en Judée, dès novembre, il n'y a plus de pastouriaux gardant leurs troupiaux de blancs agniaux en jouant du flûtiau sur les côtiaux. Même iubitio vous le diroît. Mais pour moi ce n'est pas une raison pour ne pas fêter la naissance de Jésus. J'ai déjà eu un ami qui m'a offert ses voeux et un présent, humble mais oh combien sincère, pour mon anniversaire... à la bonne date mais au mauvais mois. Croyez-vous que je m'en suis offusqué, que j'en étais offensé? Si Dieu qui, paraît-il, sonde les reins et lit dans les coeurs, s'offusque parce qu'on le fête le 25 décembre alors qu'on ne connaît pas la vraie date, aussi bien dire que c'est le dernier des crétin!

Mais il n'y a pas qu'eux pour qui Noël n'est pas Amour et réjouissances...

Ceux qui ont le pouvoir de concentration, le courage et la ténacité admirables de lire mes looooonngs posts (et ils son surprenamment nombreux si je me fie au compteur de visites de notre Club) (euh... c'est français "surprenamment"?) ceux-là, donc, savent déjà que j'oeuvre auprès de victimes d'abus et d'oppression et que mes études et mes recherches sont orientées sur cette dynamique. Pour plusieurs d'entre eux et elles, Noël n'est pas une fête gaie. C'est un fait reconnu dans plusieurs hôpitaux et corps de police que la période de Noël est propice aux suicides. Oui oui : les jours sont plus courts, et plus sombres, et la lumière est blafarde et grise, et cela affecte la dopamine, diminue la sérotonine et a un effet fatal sur la bonne mine, je sais, mais ça n'est pas tout. Plusieurs n'ont jamais connu la joie en famille. Quant à "l'amour", chez les abusé(e)s, ce n'est pas un bon souvenir. Alors la "Fête de l'Amour", ça ne réveille pas que des bon souvenirs...

Puis il y a ceux et celles qui sont seul(e)s. Les SDF. Ceux qui ne savent pas se faire des amis (par maladresse, par honte ou par pauvreté...). Puis celles qui vivent de l'amour sans jamais en connaître la saveur.

J'vous d'mande pas des choses pas honnêtes
Faites seulement que j'trouve et ramasse
Un porte-monnaie avec galette
Perdu par un de ces mufl's qui passent.
À moi plutôt qu'au balayeur!
...
Ou alors, si vous voulez pas
Ou vous pouvez pas, Vierge Marie
Ah ! vous allez me trouver bien hardie
Alors faites-moi tout de suite sauter l'pas
Et pis, emmenez-moi avec vous
Prenez-moi dans l' Paradis
Où c' qu'il fait chaud, où c' qu'il fait doux

Où plus jamais je ferai la vie...

Ah ! Emmenez-moi, dites, emmenez-moi
Avant que la nuit soye passée
Et que j'sois encore à ramasser!
Emmenez-moi, dites, j'vous en prie
Oh ! j'en peux plus de grelotter

Il y a aussi ceux qui sont seuls parce que vieux : leur "vieux" ou leur "douce" est parti(e) les attendre "l'autre bord". Seul dans leur foyer qui n'est pas toujours un âtre, ou seuls entourés de personnel anonyme dans un centre "d'accueil". Seuls parce que leur(s) enfant(s) sont partis de leur côté s'amuser et "faire leur vie" (ou faire "la" vie) et que, les vieux, c'est ennuyant... Mais ceux-là, ils sont bien, vraiment bien!

Des fois, j’ai hâte d’être un vieux.
Ils sont bien, les vieux, on est bon pour eux, ils sont bien. Ils ont personne qui les force à travailler; on veut pas qu’ils se fatiguent. Même que la plusspart du temps, on les laisse pas finir leur ouvrage. On les stoppe, on les interruptionne, on les retraite fermée. On leur donne leur appréhension de vieillesse.
Et ils sont en vacances...
Ah! Ils sont bien les vieux!
Et puis, comme ils ont fini de grandir, ils ont pas besoin de manger tant tellement beaucoup. Ils ont personne qui les force à manger. Alors de temps en temps, ils se croquevillent un petit biscuit ou bien ils se ratartinent du pain avec du beurre d’arrache-pied. Ou bien ils regardent pousser leur rhubarbe dans leur soupe...
Ils sont bien...
Jamais ils sont pressés non plus. Ils ont tout leur bon vieux temps. Ils ont personne qui les force à aller vite; ils peuvent mettre des heures et des heures à tergiverser la rue... Et plus ils sont vieux, plus on est bon pour eux. On les laisse même plus marcher... On les roule...
Et puis d’ailleurs, ils auraient même pas besoin de sortir du tout; ils ont personne qui les attendresse...
Et l’hiver... Ouille, l’hiver! C’est là qu’ils sont le mieux, les vieux; ils ont pas besoin de douzaines de quatorze soleils... Non! On leur donne un foyer, un beau petit foyer modique, qui décrépite, pour qu’ils se chaufferettent les mitaines...
Ouille, oui l’hiver, ils sont bien.
Ils sont drôlement bien isolés...
Ils ont personne qui les dérange. Personne pour les empêcher de bercer leur ennuitouflé... Tranquillement, ils effeuillettent et revisionnent leur jeunesse rétroactive qu’ils oublient à mesure sur leur vieille malcommode...
Ah! Ils sont bien...!
Sur leur guéridon, par exemple, ils ont une bouteille. Petite. Bleue. Et quand ils ont des maux les vieux, des maux qu’ils peuvent pas comprendre, des maux mystères; alors à la petite cuiller ils les endorlotent et les amadouillettent...
Ils ont personne qui les garde malades. Ils ont personne pour les assister soucieux...
Ils sont drôlement bien...!
Ils ont même pas besoin d’horloge non plus, pour entendre les aiguilles tricoter les secondes...
Ils ont personne qui les empêche d’avoir l’oreillette en dedans, pour écouter leur coeur qui greline et qui frilotte, pour écouter leur corps se débattre tout seul...
Ils ont personne qui...

Ils ont personne...

(...)

Personne...

Un texte de "Sol" (le clown incarné par Marc Favreau)

J'ai voulu vous offrir cet "autre" point de vue parce que, dans mon coeur, il y a tout plein d'amour pour ceux qui n'en n'ont pas à Noël.

Allez : Joyeux Noël!

138025

[Anuanua]

'Scusez! Erreur de pitonnage : le post s'est enregistré deux fois.

[Maïwenn]

C'est un fait reconnu dans plusieurs hôpitaux et corps de police que la période de Noël est propice aux suicides.

Mon père travaille de nuit aux urgences psy de Brest (il faut savoir que la Bretagne est une des régions françaises les plus touchées par le suicide), et la nuit de Noël est traditionnellement une nuit plutôt tranquille. D'ailleurs ce fut le cas encore cette année. Évidemment il ne reçoit pas que des gens ayant fait des tentatives de suicide, mais c'est intéressant de noter que, comme le dit la chanson, Noël est une "douce nuit".

[Anuanua]

C'est un fait reconnu dans plusieurs hôpitaux et corps de police que la période de Noël est propice aux suicides.

Et non la "nuit" de Noël.

Surtout la période qui suit Noël de près. Elle n'est pas la seule d'ailleurs, la période de Pâques étant encore pire à ce que j'ai entendu. Ce seraient les deux pires périodes "en moyenne". Entendons-nous : ceci n'est peut-être (même probablement) pas vrai partout et à chaque année. Ce plus, ce sera probablement plus apparent dans des régions peu portées au suicide, tout comme un bruit est plus apparent dans un quartier tranquille.