Héritage linguistique négligé !

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Tao
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Post by Tao »

Gherbi wrote:Je trouve que c'est un réel problème à l'echelle planéterre pas vous?
"A l'échelle planétaire" ?! Faut quand même pas pousser.

Les chinois ont eu des philosophes de grand renom et leur civilation a commencée bien avant et a duré plus longtemps que la grèce antique, pourtant personne ne songe à faire apprendre le chinois ancien.

Vu de l'Asie, la civilisation grecque est d'une importance très relative.

Ne sombrons pas dans le nombrilisme anglo-saxon en pensant que la civilisation s'arrète à la notre.

Pour prendre des exemples plus proches de nous, l'empire de Darius, les civilisations égyptienne ou crétoises, étaient au moins aussi importantes que celle de la Grèce, ce n'est pas pour cela que leurs langues anciennes sont enseignées.

Si le grecque est actuellement appris dans les écoles, c'est qu'il fut "à la mode" entre le XVIè et XVIIIè siècle, l'une des lubies du moment.
Tao, tu parles trop :par-ici:
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ann
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Post by ann »

En fait ce qui est bizarre ici c'est que tout le monde trouve ça normal que le latin soit aussi présent dans les cursus scolaire. Pour eux tout ne peut que passer par l'aprentissage du latin. Pas d'allergie semble-t-il.
Pas de latinophobes, des adorateurs de la difficulté, comme si le fait de s'ennuyer à l'école ( ;) parce que comment ne pas s'ennuyer en étudiant le latin :loljump: ) était une nécessité de l'école!!!
Non non pas de cauchemards ni besoin de psy, c'est si simple que je suis capable de sortir mes phobies toute seule comme une grande, pas de latin dans ma vie et tout va pour le mieux, et je suis meme super impressionnée par ceux qui sont parvenus à l'apprendre et à se passionner pour lui :drink:
Pour l'agrég de lettres modernes non la langue moderne ne rattrape jamais le latin pour des raisons mathématiques 1) jamais de belles notes à l'agrég qui puissent en récupérer une autre 2) il y a aussi l'ancien français et l'épreuve de stylistique ne peut la rattraper puisqu'on y demande une grammaire tout aussi dépassée que la langue que l'on y étudie
Mieux vaut qu'il n'y ait pas d'agreg de linguistique sinon il s'agirait de philologie et nos Guillaumiens seraient obligés de lire de la linguistique pour la noter...
Sinon tout à fait d'accord pour que latin et grec survivent, mieux vaut un éventail de choix qu'une standardisation du duo anglais et espagnol ou anglais et allemand!
Pile ou face?
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

Je donnerais à la fois tort et raison à Tao :

L'apport des Grecs et des Latins est immense pour la philosophie, l'histoire et la littérature "occidentales". Soit que leurs textes soient fondateurs (pour la philosophie "occidentale" par ex. ; tout ce qui suit, de la scholastique à Heidegger, et même ceux qui pensent contre (Nietzsche) s'y réfèrent). Soit tout simplement parce que leur langue (le latin en l'occurence) est couramment utilisée jusqu'à la fin du moyen-âge et qu'elle est nécessaire pour comprendre certaines sources.

Les civilisations égyptienne ou crétoise (dont on ne lit pas la langue au passage ;) Le linéaire A est encore totalement inconnnu) furent grandes, mais leur apport, s'il est loin d'être nul (en mathématique, il est important) est moindre.

Par contre, Tao a totalement raison de nous mettre en garde contre tout européo-centrisme en la matière. Le fait que (dans mon cas, et pour une partie de ceux qui ont écrit ci-dessus) nous vivions dans cet "occident" amène à étudier plus immédiatement et plus spécifiquement ces langues mortes-là. C'est légitime, à condition que ce ne soit pas une fermeture.

Soit dit de manière plus concrète : apprenons le latin-grec à (une partie de) nos lycéens, mais n'oublions pas non plus d'apprendre le chinois ancien, le sanscrit, l'arabe littéraire ou le vieux-perse dans nos universités.
Et souhaitons que les Chines (populaire, républicaine et les communautés), l'Inde, l'Iran et le monde arabe fassent pareil pour leurs langues anciennes. Je crois savoir que le sanscrit n'a jamais cessé d'être étudié par les pandits comme le grec par nos docteurs.

Quant à parler de "lubie", je suis le premier à mettre en garde contre le fatras idéologique que traînent parfois le latin et le grec (voir mes messages ci-dessus).

Mais ce n'est pas tout à fait juste de présenter les choses ainsi : d'une part le latin a été tout simplement la base sinon la totalité de l'enseignement jusque tardivement dans le XIXe siècle - ce qui fut dommageable, d'ailleurs, pour les autres matières. A l'inverse, le grec n'a fait son apparition dans les collèges secondaires qu'au XIXe siècle, et d'ailleurs bien mal. La nullité du dictionnaire Bailly, qui date de cette époque, en est une preuve.
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Post by Guest »

Noubliez pas également que les caractères grec sans celles des phéniciens; celles-ci n'aurait pas éxistées et par ricoché ni celles des slaves (le cyrilique) ni celles du latin . Alors je trouve que c'est vrai, chaque civilisation, chaque culture, chaque langue a son mérite d'éxister et de s'imposer en tant qu'une "PARTIE" de cette terre pouvant changer un "TOUT". Que dire de la ressemlance entre les Hiéroglyphes Egyptiens et les Idéogrammes chinois & de leurs inter-influence réciproque. Que dire de la thèse d'un lien directe en l'Ibère et les langues chamito-sémitiques, et du rapport entre les langues amérindiennes et celles des langues eskimo-aléoutes & paléo-sibériennes. Que dire du terme "Soleil" qu'en retrouve dans presque toutes les langues sans qu'il ne change de racine, on le retrouve 6 000 ans avant notre ère en ougaritique (syrie actuelle) EL, en sumérien HEL, en hittite EOL, puis plus tard, en grec HELIOS, ILIOS et PHOEBUS, en breton HEOL, en gallois HAUL.en celte LUC, en gaulois, LUG, en italique LUX.. On remarquera qu'en romanche, en français et en gascon le nom du soleil réunit les phonèmes S des langues sémitiques "shamash" et "shams", slaves, italiques et indiennes, ainsi que le phonème L de la lignée ougaritique (syrie actuelle) EL, sumérienne HEL, hittite EOL, grecque HELIOS, celtique avec en breton HEOL, en gallois HAUL.. par contre LUX italique est relié au celte LUC et au gaulois LUG. Si ce n'est dûe à une inter-influence linguistique alors que pourait il être?

L'emprunt linguistique est évident et cela depuis que l'homme avait prit conscience de la diversité des cultures, apprendre une langue au détriment d'une autre ne fait que tuer une histoire construite par cette diversité, alors prenons conscience de cela et commencons par sortir de notre coquille et s'interréser à ce qui ce trouve en dehors de notre communauté juste pour notre propre perfection en oubliant le fait commercial de l'anglais, de l'espagnol et des autres langues qui ont déja leurs locuteurs et qui ne pourront jamais disparaitre au contraire de celles qu'en néglige pour la simple raison de leur déchéance et leur minoritées alors qu'elles ont tant à nous apprendre.

Sofiane :hello: ;)
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Gherbi
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Post by Gherbi »

Anonymous wrote:Noubliez pas également que les caractères grec sans celles des phéniciens; celles-ci n'aurait pas éxistées et par ricoché ni celles des slaves (le cyrilique) ni celles du latin . Alors je trouve que c'est vrai, chaque civilisation, chaque culture, chaque langue a son mérite d'éxister et de s'imposer en tant qu'une "PARTIE" de cette terre pouvant changer un "TOUT". Que dire de la ressemlance entre les Hiéroglyphes Egyptiens et les Idéogrammes chinois & de leurs inter-influence réciproque. Que dire de la thèse d'un lien directe en l'Ibère et les langues chamito-sémitiques, et du rapport entre les langues amérindiennes et celles des langues eskimo-aléoutes & paléo-sibériennes. Que dire du terme "Soleil" qu'en retrouve dans presque toutes les langues sans qu'il ne change de racine, on le retrouve 6 000 ans avant notre ère en ougaritique (syrie actuelle) EL, en sumérien HEL, en hittite EOL, puis plus tard, en grec HELIOS, ILIOS et PHOEBUS, en breton HEOL, en gallois HAUL.en celte LUC, en gaulois, LUG, en italique LUX.. On remarquera qu'en romanche, en français et en gascon le nom du soleil réunit les phonèmes S des langues sémitiques "shamash" et "shams", slaves, italiques et indiennes, ainsi que le phonème L de la lignée ougaritique (syrie actuelle) EL, sumérienne HEL, hittite EOL, grecque HELIOS, celtique avec en breton HEOL, en gallois HAUL.. par contre LUX italique est relié au celte LUC et au gaulois LUG. Si ce n'est dûe à une inter-influence linguistique alors que pourait il être?

L'emprunt linguistique est évident et cela depuis que l'homme avait prit conscience de la diversité des cultures, apprendre une langue au détriment d'une autre ne fait que tuer une histoire construite par cette diversité, alors prenons conscience de cela et commencons par sortir de notre coquille et s'interréser à ce qui ce trouve en dehors de notre communauté juste pour notre propre perfection en oubliant le fait commercial de l'anglais, de l'espagnol et des autres langues qui ont déja leurs locuteurs et qui ne pourront jamais disparaitre au contraire de celles qu'en néglige pour la simple raison de leur déchéance et leur minoritées alors qu'elles ont tant à nous apprendre.

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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

(mon message à croisé celui d'Anne, comme d'hab.)
ce qui est bizarre c'est que tout le monde trouve ça normal que le latin soit aussi présent dans les cursus scolaire
a) Pour le détail, le latin est loin, en France, d'être "aussi présent" dans le cursus scolaire. Pour en rester à des appréciations personnelles , j'estime que 10 % des collègiens ont fait du latin (de la cinquième à la troisième, je ne compte pas les abandons). Dans un lycée "moyen", un tiers des classes littéraires ou scientifiques font du latin. Le grec, lui, est virtuellement mort. (Bien sûr il y aura toujours 80 % de latiniste à Louis-le-Grand ou au pensionnat de la Légion d'Honneur, mais ce n'est pas représentatif).
b) Veuille bien ne pas m'inclure dans ce "tout le monde" ;) Il est - je le dis je le maintiens je le défends - "normal" de faire du latin-grec si l'on prétend faire de l'histoire, de la philo, de l'archéo, des langues romanes, éventuellement de la linguistique diachronique (romanistique ou études indo-européennes), etc. Tout simplement parce que les capitulaires de Charlemagne sont en latin et Platon en grec.
Pour les lettres, on peut discuter, c'est vrai (je suis relativement pour mais y'a des arguments contre).
Pas d'allergie semble-t-il. Pas de latinophobes, des adorateurs de la difficulté, comme si le fait de s'ennuyer à l'école était une nécessité de l'école !!!
Certes, à l'école comme au théâtre ou dans les films dits "culturels", l'ennui ne doit pas être un critère de qualité.

Pour autant, aucun anciennement secondiaire ou supérieur ne saurait être un esbaudissement perpétuel et orgastique. Je ne lutte pas pour un abrutissement à force de César (berk !) et de Cicéron (re-berk) ; c'est vrai qu'on a dégoûté des générations d'élèves avec ce genre de pensum.
Mais en revanche, le latin est une langue, avec une grammaire et du vocabulaire. Je veux bien me déguiser en clown si ça fait passer la pillule, mais "rosa rosa rosam", ça s'apprend et c'est tout ! Est-ce plus ou moins drôle que les verbes irréguliers anglais, les préposition+datif en allemand, ou que les définitions exactes du sémème et du lexème ?

Si je dis ça, c'est surtout en pensant aux "latinistes" des lycées qui (quoique ayant en théorie choisie l'option de leur plein gré - OK, c'est parfois le gré des parents, mais bon) REFUSENT obstinément et collectivement de l'apprendre réellement. Aujourd'hui, on ânonne "rosa" jusqu'en terminale. ON NE PEUT PAS TOUT AIMER, c'est vrai, personnellement je me suis fait ch... en physique de la quatrième au bac ; mais il faut être un peu entier : on n'accepterait pas qu'une formation d'ingénieur en physique des métaux, par exemple, ne comporte pas de maths - même si les maths emm... les physiciens (et inversement).

deux conclusions donc :

a) Je me repète, mais débarassons le débat sur les langues mortes de toute sa chienlit : le latin-de-grand-papa, le grec-pour-faire-chic-dans-les-salons, le latin porteur de LA culture alors qu'il n'est porteur que d'UNE culture. Le latin-que-c'est-normal-qu'il-soit-obligatoire-pour-tous : il est NORMAL qu'on fasse du latin pour devenir historien, il n'est PAS NORMAL qu'on en fasse pour devenir ingénieur ou énarque ; quant au contre-argument : "ça fait pas de mal", OK je le dis aussi, mais ça fait pas de mal non plus de savoir le turc ou l'algèbre, l'absence d'un plus n'est jamais un moins.
Conséquemment, évitons les deux extrêmes : le latin = Dieu, le bien, la perfection, l'humanité totale et transcendante,"LA" culture. Mais aussi le latin = beurk, caca, poubelle (mon vocabulaire régresse ce soir au stade 3 an 1/2 :) ).

b) Pour Ann : perso, la grammaire de lettres modernes ne me dérange pas. Plutôt que "dépassée", disons qu'elle correspond à son objet : donner des outils pour analyser un texte littéraire, et éventuellement l'enseigner à des élèves. Celle de l'agreg de grammaire, en effet, pour s'intéresser un peu plus à la linguistique. Pour l'instant, le grand machin à la mode, c'est l'énonciation (qui date des années cinquante). Courage, dans dix ans, ils découvriront la grammaire générative ! (oserais-je dire "beurk" ? ;) )
Mais bon, c'est vrai qu'il y a parfois des retards ahurissant dans les pratiques universitaires. Si tu voyais les "commentaires" de textes classiques, y compris dans les bouquins de prépa d'agreg : en gros c'est "c'est beau c'est joli c'est formidable". Roland Barthes, le structuralisme, connait pas ! Personne n'oserait dire de pareilles choses pour des textes modernes. Encore un effet de cette "chienlit" que je dénonce.
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ann
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Post by ann »

oups c'était pas clair, je parlais de l'école en Italie!!!
Non non en France je trouve ça dommage aussi, on était tous contre le fait de faire du latin, enfin moi j'étais pas contre, j'étais juste mauvaise et je ne faisais pas d'effort, du reste c'était pareil en anglais jusqu'à la terminale - dois-je accuser la floppée de vieilles filles qui m'ont guidée pour ces deux langues?- et après, la fac au Canada et l'anglais semblait si simple!
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ann
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Post by ann »

;) au fait, c'est seulement dans la réécriture de mon histoire que j'ai toujours été nulle en latin... En 5ème j'étais la meilleure élève de ma classe. En 4ème par contre je n'ai plus rien fichu, peut-etre à cause de ma prof, peut-etre simplement parce que je manquais de motivation... Et je m'amusais donc à tout imaginer pour les versions... Et à la fac à l'UV obligatoire de latin, d'où je suis repartie de zéro, j'ai eu aussi une excellente note, ainsi qu'aux cours de rattrapage de latin pour l'agreg par correspondance... Sauf qu'il en faut pour rattraper le niveau de ceux qui en ont toujours fait... Et que comme je disais je bloquais à partir de la 4ème déclinaison (quand il fallait l'apprendre par coeur mais avec mes bouquins ouverts, je savais me débrouiller!)
juste pour la petite histoire :drink:
pour l'ennui lié à la culture c'est plutot comme pour beaucoup de choses - la musique quand on doit apprendre le solfège sans pouvoir jouer d'un instrument, la danse quand on doit répéter les memes pas sans pouvoir mettre de "pointes", le latin quand on doit réciter des déclinaisons sans pouvoir lire des textes... quand on n'est pas initié on s'ennuie.
Mais en meme temps de meme que je haissais l'anglais quand il fallait apprendre les listes de verbes irréguliers par coeur (je n'ai jamais réussi à retenir que les verbes en a et b) mais que j'ai appris à l'aimer ensuite - quand les verbes irréguliers n'étaient pas à apprendre par coeur mais qu'ils entraient tranquillement dans mes oreilles- beaucoup de choses peuvent etre apprises sans douleur... ou en limitant l'ennui par du plaisir.
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

Elle est pourtant simple la quatrième déclinaison... 'Achement plus sympa que la troisième :roll:

Ben moi j'ai toujours aimé la grammaire...

J'dois être maso :loljump:

Dans mon cas, c'est de l'anglais que je me suis vite défait. Je l'ai commencé en LV2 en 4e ; je ne peux pas dire que j'aie eu de mauvais profs, mais disons qu'ils étaient un peu lisses, et que j'ai cédé à une certaine médiocrité : j'ai fait l'exercice 22 p.345 à chaque fois, mais c'est tout.

Et puis je suis un peu dubitatif quant à faire de la "communication" dans les langues vivantes (a fortiori les mortes). Les éternelles histoires imbéciles, les mêmes articles de journaux ultra-simplifiés sur les mêmes sujets - en allemand : les "jeunesd'aujourd'hui", la réunification, la réunification, la réunification, la réunification ; en anglais : apartheid, problèmes raciaux aux US (parce que nous on n'en a pas, c'est bien connu) et les problèmes d'adolescent façon "Hélène et les garçons".

L'obligation de faire les mêmes phrases idiotes "I think that the love is a good thing because it the reunion of two persons who are in love, and ze opposite of love is the hate, and I think personly that it is a bad thing because it is when two persons don't love zem"."Meiner Meinung nach ich denke, dass etc.".

Y'a qu'en terminale que notre prof (une anglaise) nous a mis de la littérature sous le nez et que j'ai commencé à m'intéresser un peu. Trop tard. J'ai continué l'allemand en khâgne (de manière plus sérieuse), mais l'anglais, c'est foutu. Je songe à m'y remettre, mais bon, pas le temps.

Pour rester dans le sujet : connais-tu :

G. Serbat Linguistique latine et linguistique générale, BCIL 39, Peeters, 1988 (moins de cent pages, je crois)

Très intéressant quoique ardu. Juste un point : dans son intro, il explique que trop longtemps les classiciens/diachronistes et les linguistes-généraux se sont tourné le dos de façon idiote ; et de rappeler une anecdote datant de ses années d'études "dans une université française à l'époque trop connnue" (je suppose que c'est Nanterre) "un linguiste français depuis très célèbre" (là je sais pas) a commencé son cours magistral de linguistique générale par "j'espère qu'il n'y a pas de latiniste dans la salle ? Bon, tant mieux".

Le cloisonnement, dans l'Université, c'est du béton armé.
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Emilie
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Post by Emilie »

Il y a quelques mois, un excellent numéro spécial de courrier international sur les langues du monde est sorti. J'ai aussi lu le livre de Claude Hagège *Halte à la mort des langues*. Les linguistes estiment qu'il y a actuellement sur terre environ 6000 langues vivantes, la plupart très peu parlées. 25 disparaissent chaque année et dans un siècle, 3000 auront probablement disparu. :cry:

En ce qui concerne le latin, je mets en cause la conception de son enseignement: étroite et sclérosée, tant en ce qui concerne les auteurs étudiés que leur réel intérêt (on matraque les rares latinistes avec les textes les plus abscons et les plus soporifiques de Cicéron).
Serait-il normal que dans deux mille ans, si on cherche à étudier l'allemand, on se fasse une fixation sur la langue de Kant dans *critique de la raison pure*? On pourrait croire que le latin n'a existé que pendant une période très courte et n'a été utilisé que pour des usages très particuliers.

De même, les candidats au concours des Chartres doivent se taper le Gaffiot par coeur (pas de dictionnaire à l'épreuve de version latine)
Je ne suis pas certaine que ce soit propre au développement de l'intelligence d'esprits de 18 ans (quand on pense qu'on appelle ça l'étude des humanités).

Pourtant, il y a eu bien des tentatives de rendre l'étude du latin plus attrayante (cf les textes de Montaigne sur l'éducation, et en particulier, sur la façon dont on lui a enseigné le latin), publication du *de viris*, etc... La rédaction en grec ou en latin me semble déjà plus intéressante. Et pourquoi ne pas jouer des pièces en grec? etc...

Finalement le problème du latin n'est-il pas tant d'être une langue antique qu'une langue aux méthodes éducatives antiques?

une Ex-Hypokhâgneuse
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

P..ain ! 3:16 Ne croyez surtout pas que je sois insomniaque...

:sleep: <- si seulement
Il y a quelques mois, un excellent numéro spécial de courrier international sur les langues du monde est sorti
Très intéressant en effet
J'ai aussi lu le livre de Claude Hagège *Halte à la mort des langues*
Livre passionnnant en effet - j'y faisais tacitement allusion dans une précédente réponse. Il faut avoir cette modestie : le latin-grec a l'avantage d'être un mort-vivant ; certaines langues et cultures sont bien plus en péril.
En ce qui concerne le latin, je mets en cause la conception de son enseignement: étroite et sclérosée, tant en ce qui concerne les auteurs étudiés que leur réel intérêt (on matraque les rares latinistes avec les textes les plus abscons et les plus soporifiques de Cicéron).
'achement d'accord avec toi pour ce qui est de Cicéron ! Qui nous délivrera de ce monstre aux phrases insipides et aux propos niaiseux.
Serait-il normal que dans deux mille ans, si on cherche à étudier l'allemand, on se fasse une fixation sur la langue de Kant dans *critique de la raison pure*? On pourrait croire que le latin n'a existé que pendant une période très courte et n'a été utilisé que pour des usages très particuliers
C'est vrai, et je l'ai dit le premier : il y a bien autre chose que César ou Cicéron. Et encore les latinistes ont-ils la chance d'approcher la poésie (Catulle, Tibulle, Virgile - quand elle n'est pas censurée pour causes de bonnes moeurs...) ; les hellénistes, eux, sont condamnés à Isocrate.
Cela étant, je ne suis pas sûr que le latin "populaire" (à défaut d'être parlé) de Plaute ou Pétrone, et a fortiori le latin tardif soient plus simples.
À titre d'exemple : en licence on a travaillé ET sur Virgile ET sur un commentaire de Servius du IVe siècle (pour vous donner une idée, Servius c'est un peu le "profile d'une oeuvre" ou autre "bac en poche" de Virgile). C'est parfois amusant, plein d'anecdotes drôlatiques, et surtout, c'est dans une langue beaucoup, beaucoup plus simple. Ca fait prendre conscience aux étudiants qu'ils parlent mieux latin qu'ils ne le croient.
De même, les candidats au concours des Chartres doivent se taper le Gaffiot par coeur (pas de dictionnaire à l'épreuve de version latine)
C'est vrai que ca fait peur, j'en eusse été incapable. D'un autre côté, comme je l'ai dit plus haut : les capitulaires de Charlemagnes sont en latin, et elles n'existent PAS chez Budé (tout ce qui est écrit en latin n'est pas encore traduit - bien au contraire). Les candidats aux DESS de traducteurs d'entreprise n'ont pas le droit non plus au dico que je sache.
OK c'est vrai que Les Chartes pourraient faire quelques efforts, au moins pour l'option "non médiévale". Ca exclut beaucoup de lycéen des prépas Chartes.
Pourtant, il y a eu bien des tentatives de rendre l'étude du latin plus attrayante (cf les textes de Montaigne sur l'éducation, et en particulier, sur la façon dont on lui a enseigné le latin), publication du *de viris*, etc... La rédaction en grec ou en latin me semble déjà plus intéressante. Et pourquoi ne pas jouer des pièces en grec? etc...
Pour tout le monde : le "de viris" (de son nom complet De Viris Illustribus Urbis Romae" les hommes illustres de la Ville de Rome) est un ouvrage écrit en latin par l'Abbé Lhomond, professeur de sixième (à l'époque on disait "régent") du XVIIIe siècle, racontant de manière pompeuse et édulcorée la vie des grands hommes, dans un latin tout facile pour débutant. Et qui est devenu un classique, bien qu'il ne fût pas d'époque romaine. Récemment republié chez Babel.

Moi aussi j'en suis fan ! :drink:

Je trouve quand même amusant que comme méthode éducative "innonvante", tu parles de ce vieux coucou bicentenaire, écrit à une époque et pour un système scolaire qui étaient singulièrement "sclérosés" !

Pour ce qui est du théâtre en grec : ça se fait à Epidaure tous les ans, on rejoue du Sophocle en grec ancien. Sauf que ce sont des acteurs professionnels et spécialement entraîné.
Il faudrait déjà que l'on prononçât le grec un peu mieux (voir plus haut)

Quant aux rédactions en latin... Foro quidem, Aemilia mea, an quis vere possit, latine loqui vel scribere simillime ac Romani Majores. Illa lingua enim mortua est, quamvis nondum eam docemus nonnullos discipulos. Quorum magistri ullum verbum difficilime dicere possint. Quod si faciebamus quae proposui, Universitate rogante, quod dicemus ? Vel quomodo poterimus res quasdam, quae Romani iidem non cognoverint loqui ?

J'arrête là je suis déjà sinon je vais y passer la nuit et c'est sûrement bourré de solécismes. Non, sérieusement, les rédac' en latin je n'y crois guère.

Certes, bien des choses seraient modifiables dans l'enseignement du latin, surtout dans le supérieur. Le thème, par exemple, qui même à l'agreg tient souvent du "thème devinette" plus qu'autre chose (l'année dernière, à l'agreg de grammaire, il fallait traduire "enfoncé plus qu'à demi dans l'obscur infini du monde". Essayez un peu, même en anglais ou en allemand moderne !

Mais entre nous, entre anciens khâgneux et (j'imagine) futurs profs, je ne crois pas beaucoup aux révolutions pédagogiques dans ce domaine. Enlever la poussière, OK. Chasser quelques araignées, d'accord. Mais ce n'est pas en la repeignant en rouge vif que l'on fait d'une traction Citroën la dernière Ferrari. On aime les tractions que si l'on aime les vieilles voitures, et il faut les accepter comme telles.
(Mes métaphores sont assez nulles ce soir - enfin matin, je fais ce que je peux)
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Gherbi
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Post by Gherbi »

Et il n' y aura que 10 langues qui seront parlées et écrites ;)
Les mots sont le plus grand des héritages que l'homme puisse léguer à sa progéniture.
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Emilie
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Post by Emilie »

*Les candidats aux DESS de traducteurs d'entreprise n'ont pas le droit non plus au dico que je sache. *
Emportée par ma verve et mon ire -à quand une pétition pour l'interdiction de Cicéron?-, je n'avais pas pensé à ça, c'est vrai! :confused:
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ann
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Post by ann »

Emilie wrote:*Les candidats aux DESS de traducteurs d'entreprise n'ont pas le droit non plus au dico que je sache. *
dans beaucoup de formations en traduction on accepte le dictionnaire monolingue...
Pile ou face?
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